L’inflation élevée, le resserrement musclé de la politique des banques centrales et l’augmentation des risques géopolitiques ont compliqué les perspectives économiques cette année, faisant craindre une récession. La Banque du Canada tente de contenir l’inflation en augmentant le coût d’emprunt, mais pas au point de déclencher un recul économique.

Même si la hausse des taux d’intérêt devrait continuer de ralentir les dépenses de consommation et la croissance jusqu’à la fin de l’année et en 2023, il n’y aura pas nécessairement une récession, car la résilience de l’économie et des bénéfices peut faire contrepoids. Si une récession se produit, nous croyons qu’elle sera modérée, en raison de l’absence de déséquilibres économiques importants.

Compte tenu de la vaste gamme de résultats possibles, comment les investisseurs peuvent-ils préparer leur portefeuille? Voici quelques conseils pour vous préparer, vous et votre famille, à un possible ralentissement de la croissance économique.

Liste de survie

1. Évaluer la stabilité de votre revenu

Commencez par vous demander quelle serait l’incidence d’une récession sur votre revenu. Votre revenu est-il fixe ou variable? Dirigez-vous votre propre entreprise? Êtes-vous dans un secteur sensible aux difficultés économiques? Si vous arrivez à la conclusion qu’une récession pourrait avoir une incidence sur votre revenu, il pourrait être bon de commencer à penser à la façon dont vous pourriez gagner un revenu supplémentaire au besoin. Vous pourriez par exemple travailler à la pige, prendre un petit boulot à côté, prendre part à l’économie à la demande, faire du tutorat ou même louer une chambre que vous n’utilisez pas dans votre sous-sol.

Le moment est peut-être bien choisi pour consolider votre réseau professionnel et mettre à jour votre curriculum vitae. N’attendez pas la réduction de vos heures de travail ou un licenciement pour vous préparer à la recherche d’emploi.

2. Passez en revue vos dépenses

Après avoir réfléchi aux répercussions sur votre revenu, vous pourriez en conclure que vous devrez réduire vos dépenses en cas de récession. Si c’est le cas, passez en revue votre budget pour déterminer là où vous pourriez réduire les dépenses si votre revenu venait à diminuer. Par exemple, vous pourriez par exemple annuler les abonnements à des services que vous n’utilisez pas souvent, passer à des marques génériques ou réduire les dépenses de divertissement et de restaurant, afin d’économiser de l’argent sans trop sacrifier votre mode de vie. Il pourrait aussi être judicieux de reporter les achats importants (comme l’achat d’une nouvelle voiture) afin de constituer ou d’augmenter votre fonds d’urgence. Si vous devez effectuer un achat important, essayez de ne pas le financer en augmentant vos dettes.

3. Rembourser vos dettes

Lorsque vous passez en revue vos dépenses, faites le tour de toutes vos dettes, en regardant la durée, le taux d’intérêt et le paiement minimum requis, et élaborez un plan pour les rembourser. Assurez-vous d’effectuer tous les paiements minimums, puis concentrez-vous sur les dettes dont le taux d’intérêt est élevé.

Si vous avez plusieurs dettes dont le taux d’intérêt est élevé et une bonne cote de crédit, vous pourriez songer à consolider vos dettes si c’est avantageux. Cela pourrait vous permettre de réduire vos paiements mensuels, ainsi que le taux d’intérêt, mais vous pourriez devoir payer des frais et cela pourrait avoir une incidence négative sur votre cote de crédit.

4. Planifiez votre fonds d’urgence

Même si vous réussissez à gagner un revenu supplémentaire et à réduire vos dépenses, votre revenu net pourrait ne pas suffire à couvrir vos besoins essentiels en période de récession. Un fonds d’urgence peut vous aider à couvrir les besoins sans avoir à liquider de placements, à puiser dans votre compte de retraite ou à contracter des dettes.

Nous vous recommandons d’avoir dans votre fonds d’urgence suffisamment d’argent pour couvrir trois à six mois de dépenses courantes. Si vous n’avez pas de fonds d’urgence, le moment est venu d’en constituer un. Si vous en avez déjà un, demandez-vous si le montant qu’il contient est toujours adéquat, en tenant compte de la stabilité de votre revenu et de votre capacité à ajuster vos dépenses.

5. Passez en revue votre plan de protection

Si vous perdiez votre emploi ou que vos heures de travail étaient réduites, vous pourriez également perdre les assurances liées à votre employeur, comme les assurances maladie, invalidité ou vie. Il est important de remplacer toute couverture perdue, car des événements imprévus peuvent faire dérailler votre stratégie financière.

Vous pourriez donc commencer à examiner les solutions de rechange et le prix que vous devriez payer pour conserver ces assurances, lorsque vous planifierez votre budget en cas de récession. En connaissant les options qui s’offrent à vous, vous pouvez éviter de ne plus être couvert par ces assurances et vous pourrez vous préparer à payer plus cher ces assurances si vous devez les obtenir vous-même.

En ce qui concerne les assurances souscrites individuellement, comme l’assurance habitation ou automobile, le moment est peut-être bien choisi pour voir si vous pouvez réduire vos primes sans sacrifier votre couverture. Cela pourrait vous aider à avoir une plus grande marge de manœuvre dans votre budget.

6. Ne quittez pas les marchés boursiers

En matière de placement, lorsqu’une récession est à craindre, il est facile de réagir de manière émotionnelle et de ressentir le besoin d’agir. L’instinct nous pousse à vendre des actions ou des obligations en pensant qu’elles dégageront un mauvais rendement en période de récession, puis à réinvestir dans les actions ou les obligations lorsque la récession est terminée. Toutefois, cela pourrait nuire au rendement d’un portefeuille de placements. En examinant de près le rendement des marchés boursiers, nous constatons que les actions sont habituellement un indicateur avancé d’une récession. C’est-à-dire qu’au moment où une récession se matérialise, le cours des actions tient déjà compte d’une grande partie du ralentissement de la croissance et le recul a déjà eu lieu.

Le rendement des marchés boursiers peut être assez bon à la fin d’une récession, car c’est à ce moment que les actions ont tendance à toucher le fond et commencent même à rebondir. Toutefois, les investisseurs n’auront peut-être pas la possibilité de profiter des cours les plus avantageux une fois la récession terminée. Nous constatons également que certaines des séances boursières où les cours sont les plus avantageux surviennent durant les marchés baissiers et les récessions. Le fait de rater les meilleures séances boursières peut entraîner un plus faible rendement à long terme.

Pour finir, tenter d’anticiper le marché alors que les consommateurs sont pessimistes peut mener à quitter le marché au mauvais moment ou à anticiper une récession qui n’aura pas lieu. La baisse de confiance et le pessimisme ne mènent pas toujours à une récession et, parfois, une récession peut survenir alors que l’optimisme règne.

Nous vous recommandons de conserver vos placements et de faire preuve de rigueur, même si de sombres nuages économiques se pointent à l’horizon. La bonne nouvelle est que les marchés baissiers habituellement associés aux récessions ont tendance à être de courte durée. Ils durent en moyenne environ sept mois, tandis que les marchés haussiers qui les suivent durent habituellement plus de 12 mois.

Confiance des consommateurs et rendements sur 12 mois de l’indice S&P 500

Source : FactSet, le rendement passé n’est pas garant du rendement futur. L’indice composé S&P 500 n’est pas géré et il est impossible d’y investir directement.

Ce graphique montre que les marchés boursiers ont eu tendance à bien se comporter pendant des périodes où les consommateurs étaient pessimistes, et qu’ils ont affiché une mauvaise performance lors de périodes lors de périodes marquées par l’optimisme. Par exemple, notons le rendement de 46 % sur 12 mois de l’indice S&P 500 en 2009, alors que la confiance des consommateurs était à son plus bas.

Les marchés baissiers touchent leur creux avant la fin d’une récession

Recession lengthDurée de la récession
Bear market bottomCreux du marché baissier
Number of monthsNombre de mois

Source : FactSet, Edward Jones

Le graphique montre la durée des récessions passées et le moment où les marchés baissiers ont atteint leur creux.

 

7. Revoyez votre horizon de placement et vos attentes en matière de rendement

Le recul à court terme des marchés peut être difficile. Comprendre l’horizon de placement lié à vos objectifs financiers et revoir vos attentes de rendement à long terme concernant votre portefeuille peut vous aider à composer avec les hauts et les bas d’un cycle économique.

En examinant de plus près la confiance des consommateurs et le rendement des marchés boursiers, nous constatons que les actions ont tendance à bien se comporter lorsque le pessimisme domine et que la confiance est à son plus bas. Toutes les périodes de baisse de la confiance des investisseurs et des consommateurs ne mènent pas nécessairement à une récession, mais les valorisations ont tendance à baisser lorsque le pessimisme prend le dessus, ce qui peut offrir aux investisseurs qui achètent des actions une meilleure performance à long terme. Avec l’apparition d’un marché baissier, le recul des valorisations accompagné de la vigueur persistante des dépenses de consommation favorise un bon rendement des actions, ce qui, selon nous, améliore le rendement potentiel à long terme.

De même, les taux obligataires ont augmenté cette année, tandis que les prix ont chuté. Selon nous, les taux obligataires ont probablement déjà atteint leur sommet et évolueront dans une fourchette étroite jusqu’à la fin de l’année. À notre avis, la hausse rapide des taux obligataires est probablement terminée et, si l’on se fie aux données historiques, le moment pourrait être propice pour acheter des obligations, particulièrement pour les investisseurs à long terme. En période de récession, les obligations ont eu tendance à mieux se comporter que les actions et à offrir des avantages sur le plan de la diversification. De plus, les taux obligataires devraient baisser et les prix, remonter, ce qui augmentera le rendement. Même si la baisse des valorisations boursières et la hausse des taux obligataires pourraient faire augmenter le rendement potentiel, il faut s’attendre à des périodes de volatilité à mesure que nous avancerons dans le cycle.

8. Évaluez le niveau de risque que vous êtes prêt à prendre

Le niveau de risque approprié pour votre portefeuille dépend de vous et de votre situation personnelle. Le revenu, les objectifs, l’endettement, l’horizon de placement et l’âge sont autant de facteurs qui peuvent avoir une incidence sur le niveau de risque que vous devriez prendre lorsque vous investissez. Si le risque de votre portefeuille est trop élevé, vous risquez des pertes à court terme auxquelles vous ne vous attendez peut-être pas ou pour lesquelles vous n’êtes pas préparé. Si le risque de votre portefeuille est trop faible, vous risquez de ne pas atteindre vos objectifs à long terme.

Nous croyons que le moment est bien choisi pour revoir votre tolérance au risque, car votre situation a peut-être changé et votre capacité à prendre des risques a pu augmenter ou diminuer depuis la dernière fois que vous l’avez évaluée. Votre tolérance au risque joue un rôle crucial durant les périodes de volatilité des marchés, car elle peut influer sur vos objectifs de placement. Investir est une question d’équilibre, y compris l’équilibre entre le rendement dont vous avez besoin pour atteindre vos objectifs par rapport à votre tolérance au risque. La détermination de l’équilibre qui vous convient le mieux vous aidera à constituer et à garder un portefeuille de placements adapté à votre situation. Communiquez avec votre conseiller financier si votre situation personnelle a changé.

9. Diversifiez adéquatement vos placements

Diversifiez votre portefeuille par la répartition de l’actif, c’est-à-dire en choisissant diverses catégories d’actions et d’obligations, peut vous aider à gérer le risque de votre portefeuille. En déterminant une combinaison appropriée de catégories d’actif, vous pouvez vous assurer que votre portefeuille reflète votre tolérance au risque et vos objectifs financiers.

Par le passé, les obligations ont été moins volatiles et risquées que les actions, mais leur rendement aussi a été moins élevé. De plus, le rendement des obligations de qualité supérieure, comme les obligations du gouvernement du Canada, est plus susceptible que celui des obligations à rendement élevé d’évoluer dans la direction opposée du rendement des actions; ainsi, elles peuvent contribuer à une meilleure diversification lorsque les conditions financières se détériorent. Les placements internationaux peuvent offrir des avantages supplémentaires en matière de diversification.

Par conséquent, nous croyons qu’il est important d’examiner votre exposition à chaque catégorie d’actif afin de vous assurer que votre portefeuille investit dans divers segments du marché, ce qui vous aidera à vous préparer à l’évolution des conditions du marché.

10. Ajoutez des actions et des obligations de qualité à votre portefeuille

Choisir des placements de qualité peut aider à atténuer l’incidence des replis économiques sur un portefeuille bien diversifié. Les placements de grande qualité ont tendance à être plus stables que les placements de qualité inférieure. De plus, nous pensons que lors des derniers stades du cycle économique, les catégories d’actif de qualité supérieure devraient dégager un meilleur rendement que les catégories de qualité inférieure.

Par conséquent, selon nous, les investisseurs auraient intérêt à investir dans les actions à grande capitalisation plutôt que dans les actions à petite capitalisation, et à choisir des sociétés en excellente santé financière. Nous privilégions également les obligations américaines de qualité supérieure, notamment parce que les taux sont plus élevés qu’au début de 2022.

11. Passez en revue la répartition de votre portefeuille et envisagez un rééquilibrage

Rééquilibrer votre portefeuille est un bon moyen de vous assurer qu’il reste conforme à votre tolérance au risque et à vos attentes en matière de rendement. La composition de votre portefeuille (actions, obligations, secteurs et styles de gestion) peut changer, car les différentes catégories d’actif n’ont pas toutes le même rendement au fil du temps. Rééquilibrer votre portefeuille pour qu’il retrouve sa répartition optimale vous aidera à réduire la baisse inattendue du rendement de votre portefeuille en cas de repli des marchés boursiers ou obligataires. Cela permettra aussi de vendre lorsque les cours sont élevés et d’acheter lorsqu’ils sont bas. Par exemple, si le cours des actions chute considérablement, rééquilibrer un portefeuille permet de vendre des obligations (relativement chères) et d’acheter des actions (relativement bon marché). Rééquilibrer un portefeuille contribue également à le diversifier, car un placement dont le rendement a été nettement supérieur à celui des autres peut prendre plus de place dans votre portefeuille qu’il le devrait selon votre répartition idéale.

Il existe deux méthodes pour rééquilibrer un portefeuille :

Rééquilibrer en fonction de seuils — le rééquilibrage a lieu lorsque la répartition de votre portefeuille change de plus d’un pourcentage déterminé (par exemple, 5 % ou 10 %) par rapport à la répartition initiale. Dans ce cas, votre portefeuille est rééquilibré lorsque sa répartition change, et non à des dates définies d’avance. Cette méthode peut entraîner des frais d’opération plus élevés et avoir des conséquences fiscales.

Rééquilibrer à des dates définies d’avance — le rééquilibrage a lieu à des dates définies d’avance (par exemple, tous les trimestres). Avec cette méthode, la répartition de votre portefeuille peut changer beaucoup plus qu’avec le rééquilibrage en fonction de seuils, mais cette méthode peut aider à limiter les frais et les gains imposables.

Que vous choisissiez l’une ou l’autre méthode, ramener la composition de votre portefeuille à ce qu’elle devrait être est judicieux, selon nous, car cela vous permettra de garder votre portefeuille conforme à votre tolérance au risque et à vos objectifs financiers, lorsque l’incertitude économique augmente.

Comité des politiques de placement

Le comité des politiques de placement (CPP) définit et maintient la philosophie de placement d’Edward Jones, qui est fondée sur les principes de la qualité, de la diversification et de l’orientation à long terme.

Les membres du CPP se réunissent régulièrement pour discuter des marchés, de l’économie et de la conjoncture, proposer de nouvelles politiques et revoir les orientations existantes – le tout en tenant compte de vos besoins financiers.

Les membres du CPP – des spécialistes en économie, en stratégie de marché, en répartition de l’actif et en solutions financières – apportent chacun une perspective unique à l’élaboration de recommandations pouvant vous aider à atteindre vos objectifs financiers.

Comment nous pouvons vous aider

Si vous n’avez jamais travaillé avec un conseiller en investissement attitré ou si vous êtes à la recherche d’un nouveau conseiller en investissement dans votre collectivité, nous vous invitons à rencontrer l’un des nôtres. Les conseillers en investissement Edward Jones se consacrent à la création d’une stratégie de placement adaptée à votre situation et à vos objectifs financiers. Travaillons ensemble!