Résumé hebdomadaire des marchés
À l’approche de la fin de l’année : un atterrissage en douceur en vue
Principaux points à retenir:
- À l’approche de la fin de l’année et de la période des Fêtes, les investisseurs ont de nombreuses raisons de se réjouir. Les marchés boursiers des États-Unis et du Canada ont atteint des sommets records, et les marchés obligataires offrent toujours des taux de rendement favorables. Plus important encore – et ce qui soutient la solidité des marchés financiers –, c’est peut-être que les économies américaine et canadienne continuent de croître à un niveau égal ou supérieur à la tendance, sans signe de récession à l’horizon.
- La semaine dernière, les données ont continué de souligner la résilience des marchés de l’emploi. Aux États-Unis et au Canada, la création d’emplois a dépassé les attentes en novembre, après un ralentissement en octobre. Les taux de chômage ont augmenté dans les deux économies, mais demeurent nettement inférieurs aux moyennes à long terme.
- Dans l’ensemble, le contexte fondamental des marchés financiers demeure intact, et les économies américaine et canadienne semblent sur le point de réaliser l’insaisissable atterrissage en douceur (ralentissement modeste, mais croissance toujours égale ou supérieure à la tendance). À l’approche de 2025, nous nous attendons à ce que les consommateurs soient soutenus par des taux d’intérêt plus bas et une croissance des salaires qui dépasse les taux d’inflation.
- Malgré le potentiel d’incertitude politique et de volatilité des marchés, nous continuons de croire que les replis peuvent offrir des occasions aux investisseurs, surtout que nous n’entrevoyons pas de ralentissement économique pour l’instant.
La résilience de l’économie demeure un thème pour 2024
Depuis 2020, la croissance des économies américaine et canadienne a été impressionnante, les taux de croissance du PIB étant nettement supérieurs aux tendances à long terme. L’année 2024 n’a pas fait exception. Les taux de croissance trimestriels annualisés cette année aux États-Unis, par exemple, se sont établis en moyenne à 2,5 %, et le taux du quatrième trimestre devrait dépasser ce niveau. Selon les prévisions de la Réserve fédérale à l’égard du PIB, la croissance économique prévue au quatrième trimestre est près de son plus haut niveau depuis le début du trimestre, à environ 3,3 %.
Ce graphique montre que la Réserve fédérale prévoit un taux de croissance du PIB réel américain de 3,3 % au quatrième trimestre.
Ce graphique montre que la Réserve fédérale prévoit un taux de croissance du PIB réel américain de 3,3 % au quatrième trimestre.
1. Dans l’ensemble, la consommation demeure en bonne santé :
Nous savons que l’épine dorsale de l’économie est la consommation, qui représente environ 70 % du PIB américain et environ 55 % du PIB canadien. Bien sûr, les consommateurs ont connu des difficultés au cours de la dernière année en raison de l’inflation élevée et de la hausse des taux d’intérêt, qui ont pesé sur les dépenses et les emprunts. Néanmoins, les données continuent de signaler de solides taux de consommation, en particulier pour les services, notamment les loisirs, l’hébergement, les voyages et les restaurants.
La dichotomie entre les consommateurs à faible revenu et ceux à revenu moyen/élevé est peut-être une des raisons derrière cette situation. Les consommateurs à revenu moyen/élevé ont profité des effets de richesse découlant de la hausse des marchés boursiers et des prix stables et élevés des maisons. Cette situation a contribué à l’amélioration des dépenses de cette cohorte, qui représente généralement plus de 50 % des dépenses de consommation globales.
De façon plus générale, nous avons également observé des tendances positives dans la progression des salaires réels à l’échelle des ménages. Depuis 2023, la croissance des salaires a surpassé le taux d’inflation, ce qui a soutenu la confiance et la consommation des consommateurs. Nous nous attendons à ce que cette tendance se poursuive à l’approche de 2025 et à ce que l’inflation ralentisse davantage et demeure dans une fourchette allant de 2 % à 3 %.
Ce graphique montre que la croissance des salaires a surpassé l’inflation au cours des derniers mois.
Ce graphique montre que la croissance des salaires a surpassé l’inflation au cours des derniers mois.
2. Le marché de l’emploi a fait preuve de résilience
Le marché de l’emploi a également été une source de vigueur pour les consommateurs américains et canadiens. Comme nous le savons, lorsque les consommateurs ont confiance en leur sécurité d’emploi, ils sont plus enclins à dépenser.
La semaine dernière, les données sur l’emploi aux États-Unis et au Canada ont confirmé que le marché de l’emploi est vigoureux. Aux États-Unis, le rapport de vendredi sur les emplois non agricoles montre que le nombre total d’emplois créés s’est établi à 227 000, ce qui est supérieur aux prévisions de 220 000, et qu’il a nettement rebondi par rapport au résultat révisé de 36 000 du mois dernier, qui était imputable aux catastrophes naturelles et à la grève chez Boeing. Le nombre mensuel moyen d’emplois créés cette année est de 180 000, ce qui est inférieur à la moyenne de 242 000 de l’an dernier, mais demeure supérieur à la moyenne à long terme d’environ 150 000.
Le taux de chômage aux États-Unis a augmenté le mois dernier, passant de 4,1 % à 4,2 %, mais demeure largement inférieur au taux de chômage moyen à long terme d’environ 5,7 %.
De même, au Canada, le rapport sur l’emploi pour le mois de novembre a été globalement très solide. Le nombre total d’emplois créés a été d’environ 51 000, ce qui est supérieur aux prévisions de 25 000. Même s’il a augmenté à 6,8 %, le taux de chômage demeure inférieur à la moyenne à long terme d’environ 8,0 %. À notre avis, le marché de l’emploi des deux économies continue de se normaliser après la période de vigueur démesurée qui a suivi la pandémie en 2020.
Même si un nouveau ralentissement est possible, nous prévoyons que les taux de chômage demeureront maîtrisés, et nous pourrions observer une réaccélération du marché de l’emploi au second semestre de l’année prochaine. Cette dernière pourrait être alimentée par la baisse des taux d’intérêt, l’amélioration de la croissance de l’économie et des bénéfices des sociétés, ainsi que par des politiques favorables à la croissance qui pourraient stimuler les besoins d’embauche.
Ce graphique montre que les taux de chômage aux États-Unis et au Canada demeurent faibles par rapport aux moyennes à long terme.
Ce graphique montre que les taux de chômage aux États-Unis et au Canada demeurent faibles par rapport aux moyennes à long terme.
De nouvelles inquiétudes à surmonter
À l’approche de 2025, les économies américaine et canadienne feront sans aucun doute face à des défis, et les marchés auront de nouvelles inquiétudes à surmonter. Cela pourrait comprendre l’incertitude entourant les politiques du nouvel occupant de la Maison-Blanche. Les changements de politique dans des domaines comme les tarifs douaniers et l’immigration pourraient peser sur la confiance des consommateurs, l’inflation et la croissance économique globale. Toute escalade des conflits commerciaux pourrait également entraîner de la volatilité et de l’incertitude. Toutefois, à notre avis, il est peu probable que les versions les plus extrêmes de ces propositions de politiques soient adoptées, et l’incidence globale sur les économies sera probablement contenue.
Ce graphique montre que l’indice de l’incertitude entourant la politique commerciale des États-Unis a augmenté après les élections. L’indice est calculé en fonction de la fréquence à laquelle les journaux américains discutent de l’incertitude économique liée à la politique et contiennent une ou plusieurs références à la politique commerciale.
Ce graphique montre que l’indice de l’incertitude entourant la politique commerciale des États-Unis a augmenté après les élections. L’indice est calculé en fonction de la fréquence à laquelle les journaux américains discutent de l’incertitude économique liée à la politique et contiennent une ou plusieurs références à la politique commerciale.
En plus de l’incertitude entourant les politiques gouvernementales, les marchés pourraient également faire face à une certaine incertitude liée à la politique de réduction des taux des banques centrales. Si la croissance demeure robuste et qu’un risque d’inflation refait surface, le cycle de réduction des taux pourrait être moins prononcé que prévu. Néanmoins, nous croyons que les taux directeurs aux États-Unis et au Canada diminueront au cours des 12 prochains mois, même si ce n’est que de façon graduelle, ce qui devrait soutenir les consommateurs et les sociétés.
Utiliser les replis comme des occasions
Après une autre année solide pour les marchés financiers et l’économie, les investisseurs devraient se préparer à une intensification de l’incertitude. Que ce soit en raison des politiques du gouvernement ou des préoccupations à l’égard de la politique des banques centrales, les marchés feront probablement face à des difficultés au cours de la prochaine année.
Toutefois, compte tenu des paramètres fondamentaux d’une économie qui continue de croître à de solides taux, les investisseurs peuvent profiter de la volatilité des marchés pour s’assurer que leurs placements sont bien positionnés pour cette solide croissance dans un contexte d’incertitude accrue.
Nous leur recommandons de continuer à surpondérer les actions américaines, en particulier les actions à grande et à moyenne capitalisation, en combinant les secteurs de croissance et de valeur. Même si les sociétés technologiques à mégacapitalisation ont mené le bal pendant la majeure partie des dernières années, nous croyons que la diversification sectorielle sera un thème clé et un facteur de rendement.
Sur le marché obligataire, nous vous recommandons de revoir les pondérations des obligations à duration courte et des instruments assimilables à des liquidités afin de vous assurer que vos portefeuilles ne surpondèrent pas trop les liquidités. Comme les taux de rendement devraient diminuer au cours de la prochaine année, nous croyons que les liquidités excédentaires pourraient être graduellement utilisées pour établir des répartitions stratégiques en actions et en obligations.
Sur le marché des obligations de catégorie investissement, nous privilégions les obligations à moyen terme qui peuvent maintenir des taux plus élevés plus longtemps et qui peuvent bien se comporter si les taux d’intérêt baissent. Dans l’ensemble, comme les économies américaine et canadienne devraient effectuer un atterrissage en douceur et qu’aucun ralentissement n’est en vue, nous continuons d’observer des occasions pour les investisseurs dans les actions et les obligations au cours de la prochaine année.
Mona Mahajan
Stratégie de placement
Sommaire des données à la fin de la semaine au Canada
Indice | Clôture | Semaine | CUM |
---|---|---|---|
TSX | 25,692 | 0.2% | 22.6% |
S&P 500 | 6,090 | 1.0% | 27.7% |
MSCI EAEO | 2,358 | 1.8% | 5.5% |
Oblig. canadiennes de cat. investissement | 0.5% | 4.7% | |
Taux des oblig. du gouv. Du Canada à 10 ans | 2.99% | -0.1% | -0.1% |
Pétrole ($/baril) | 67.15$ | -1.2% | -6.3% |
Taux de change $ CA/$ US | 0.71$ | -1.0% | -6.7% |
Source : FactSet, au 6 décembre 2024. Les obligations sont représentées par l’indice Bloomberg Canada Aggregate Bond. Les rendements passés ne sont pas garants des rendements futurs. * Rendement sur quatre jours se terminant jeudi.
La semaine à venir
Les données économiques importantes publiées cette semaine comprennent la décision de la Banque du Canada concernant les taux d’intérêt et l’inflation mesurée par l’IPC aux États-Unis.
* Source : FactSet.
Mona Mahajan
Mona Mahajan est responsable de l’élaboration et de la communication des perspectives macroéconomiques et des marchés financiers de la société. Son expérience comprend l’analyse des actions et des titres à revenu fixe, la stratégie de placement mondiale et la gestion de portefeuille.
Elle écrit ou apparaît régulièrement à CNBC, Bloomberg TV, dans le Wall Street Journal et Barron’s.
Mona Mahajan détient une maîtrise en administration des affaires de la Harvard Business School, un baccalauréat en finance de la Wharton School de l’Université de Pennsylvanie ainsi qu’un baccalauréat en informatique de l’École d’ingénierie de la même université.
Renseignements importants
Sources : *FactSet et Edward Jones **Rapport national sur l’emploi d’ADP, en date du 30 août 2023