Résumé hebdomadaire des marchés

Statistiques hebdomadaires du marché
Principaux points à retenir :
- La Réserve fédérale américaine (Fed) a tenu sa réunion de septembre la semaine dernière et le message de Jerome Powell était clair : la Fed continuera de maintenir les taux à des niveaux élevés jusqu’à ce que l’inflation se rapproche davantage de 2,0 %. La Fed a laissé son taux directeur à 5,25 %-5,5 % à l’issue de cette réunion, mais a conservé la possibilité d’opérer une autre hausse de taux, en maintenant ses prévisions d’un sommet de 5,6 % pour le taux des fonds fédéraux. En outre, selon les nouvelles projections de la Fed, il y aura moins de baisses de taux en 2024, celles-ci totalisant 0,5 % plutôt que 1,0 % l’an prochain, ce qui signifie que le contexte de taux d’intérêt élevés pourrait durer plus longtemps que prévu.
- Au Canada, la Banque du Canada (BdC) a aussi maintenu son taux directeur à 5,0 % lors de sa réunion de septembre. Elle a souligné que la détérioration de la croissance économique et le ralentissement du marché de l’emploi maintenaient les taux inchangés pour l’instant. Toutefois, à l’instar de la Fed, la BdC a conservé la possibilité de relever de nouveau les taux, surtout si l’inflation montrait des signes de hausse.
- Les marchés américains et canadiens ont rapidement réagi à ces perspectives plutôt belliqueuses de la Fed. Les taux des obligations d’État ont fortement augmenté, frôlant les sommets du présent cycle, ce qui a exercé des pressions à la baisse sur les rendements des actions et des obligations. Les segments à duration plus longue du marché, y compris les secteurs de croissance et des technologies, ont été surpassés par l’ensemble du marché.
- À notre avis, même si les banques centrales continuent de laisser entendre qu’elles n’ont pas terminé de relever les taux, il pourrait y avoir une combinaison de facteurs qui les incitent à rester sur la touche. L’inflation, et en particulier l’inflation de base, continue de diminuer graduellement; le marché de l’emploi a montré des signes précurseurs de ralentissement, et les consommateurs, qui ont été le moteur de l’économie, ont utilisé leur épargne excédentaire et doivent maintenant composer avec la hausse des prix du pétrole. Même si la volatilité des marchés pourrait demeurer élevée à court terme, nous nous attendons à ce que tout repli soit conforme aux corrections normales. Les investisseurs à long terme peuvent considérer la volatilité comme une occasion d’accroître leurs positions ou de diversifier leurs portefeuilles.
Peut-être que le point de mire de la réunion de la Fed de la semaine dernière pour les investisseurs a été la mise à jour du graphique à points, soit la meilleure estimation du FOMC quant à l’évolution des taux d’intérêt. Le point médian pour 2023 est demeuré à 5,6 %, ce qui signifie qu’une autre hausse de taux est possible, tandis que les autres points pour la période allant de 2024 à 2026 ont tous augmenté. La Fed a revu à la baisse ses prévisions de réductions de taux en 2024, qui sont passées de 100 points de base (1,0 %) à seulement 50 points de base, bien qu’elle s’attende toujours à des réductions de 120 points de base en 2025, suivies de 100 points de base en 2026, ce qui porterait le taux des fonds fédéraux à moins de 3,0 %.
Ce graphique compare les projections médianes pour le taux des fonds fédéraux lors des réunions de juin et de septembre. Les projections médianes pour le taux des fonds fédéraux à la fin de 2024 et 2025 ont augmenté lors de la réunion de septembre, ce qui laisse entrevoir un contexte de taux plus élevés pendant plus longtemps.
Ce graphique compare les projections médianes pour le taux des fonds fédéraux lors des réunions de juin et de septembre. Les projections médianes pour le taux des fonds fédéraux à la fin de 2024 et 2025 ont augmenté lors de la réunion de septembre, ce qui laisse entrevoir un contexte de taux plus élevés pendant plus longtemps.
Nous nous attendions à ce que la Fed continue de faire savoir qu’elle n’avait pas terminé son travail en matière d’inflation, et le maintien de la possibilité d’une hausse de taux supplémentaire était un bon moyen de le faire. Depuis la réunion de la semaine dernière, les marchés s’attendent maintenant à ce que la Fed reste essentiellement sur la touche, même si la probabilité d’une hausse en décembre a augmenté*. La première baisse de taux est maintenant attendue en juillet 2024, alors qu’elle était prévue en juin avant la réunion.
Notre point de vue : Selon nous, pour la Fed et la BdC, la prochaine intervention pourrait dépendre davantage de la trajectoire de l’économie. Si la consommation ou l’ensemble de l’économie fléchit, les banques centrales pourraient décider de réduire les taux plus tôt ou de façon plus prononcée que prévu l’an prochain. Si la croissance se maintient et que l’inflation continue de diminuer graduellement, nous croyons que les perspectives actuelles du marché sont crédibles et qu’avec le temps, la Fed et la BdC normaliseront progressivement les taux vers un niveau neutre.
Ce graphique montre que les marchés anticipent maintenant des baisses de taux de la Fed en juillet 2024.
Ce graphique montre que les marchés anticipent maintenant des baisses de taux de la Fed en juillet 2024.
Comme nous l’avons déjà mentionné, les projections mises à jour de la Fed nous ont également donné son plus récent point de vue sur la croissance économique et le marché de l’emploi, qui était plus optimiste qu’en juin. Cela est logique, étant donné que l’économie a fait beaucoup mieux que prévu récemment. Toutefois, selon la Fed, la croissance en 2024 ne devrait que ralentir légèrement, pour s’établir à 1,5 % en rythme annuel, avant de remonter à 1,8 % en 2025. De plus, toujours selon elle, le taux de chômage devrait rester à 3,8 % cette année et ne pas dépasser 4,1 % pour le cycle, ce qui est nettement inférieur à la moyenne sur 10 ans de 5,0 %.
Le graphique du haut montre que les prévisions de la Fed en septembre quant à la croissance annuelle du PIB réel des États-Unis ont augmenté pour 2023 et 2024 par rapport à ses prévisions de juin. Le graphique du bas montre que les prévisions de la Fed en septembre quant au taux de chômage des États-Unis ont diminué pour 2023, 2024 et 2025 par rapport à ses prévisions de juin.
Le graphique du haut montre que les prévisions de la Fed en septembre quant à la croissance annuelle du PIB réel des États-Unis ont augmenté pour 2023 et 2024 par rapport à ses prévisions de juin. Le graphique du bas montre que les prévisions de la Fed en septembre quant au taux de chômage des États-Unis ont diminué pour 2023, 2024 et 2025 par rapport à ses prévisions de juin.
Notre point de vue : Même si les économies américaine et canadienne ont tenu le coup jusqu’ici, nous observons des signes avant-coureurs d’un certain assouplissement de la consommation et du marché de l’emploi. Alors que la saison estivale tire à sa fin, les consommateurs font face à une période prolongée de taux élevés et au resserrement des normes d’emprunt, les prix du pétrole sont élevés et l’épargne excédentaire accumulée pendant la pandémie a été en grande partie utilisée. Et bien que le marché de l’emploi demeure solide, certains signes avant-coureurs, comme la diminution du nombre de postes vacants et la baisse des taux de démission, se sont également manifestés. Même si nous ne nous attendons pas à un repli profond ou prolongé, une période de croissance inférieure à la tendance pourrait être observée.
La principale réaction des marchés a été une hausse démesurée des taux des obligations d’État et une baisse rapide des actions. Étant donné que les taux des obligations d’État à 10 ans du Canada et des États-Unis ont atteint des sommets pour le cycle actuel après la réunion de la Fed, les segments à plus longue duration des marchés des titres à revenu fixe et des actions ont tiré de l’arrière ces derniers jours. Dans le passé, une hausse rapide des taux obligataires a particulièrement pesé sur les segments du marché affichant une croissance supérieure des valorisations, et cette tendance pourrait se poursuivre à court terme.
Ce graphique montre que les taux des obligations d’État canadiennes et américaines à 10 ans ont atteint de nouveaux sommets cycliques après la réunion de la Fed.
Ce graphique montre que les taux des obligations d’État canadiennes et américaines à 10 ans ont atteint de nouveaux sommets cycliques après la réunion de la Fed.
Notre point de vue : Pour ce qui est des actions, les taux plus élevés surviennent également à un moment où les valorisations élevées suscitent des inquiétudes, en particulier dans le segment des sociétés technologiques à grande capitalisation et parmi les « sept magnifiques » (AAPL, AMZN, GOOGL, META, MSFT, NVDA, TSLA). L’enthousiasme des investisseurs à l’égard de l’intelligence artificielle (IA) a d’abord fait grimper ces titres, mais les valorisations semblent maintenant trop élevées, et ces sociétés doivent composer avec le défi supplémentaire que représente le contexte de taux plus élevés. De plus, les marchés sont confrontés aux craintes à l’égard d’une possible paralysie du gouvernement américain et des grèves en cours des TUA, qui pourraient également créer de l’incertitude à court terme. Par conséquent, alors que nous traversons la période plus volatile de septembre et d’octobre, nous pourrions assister à des consolidations et à des prises de profits sur les marchés boursiers, même si nous ne nous attendons pas à un repli allant au-delà d’une correction normale.
Ce graphique présente le ratio cours/bénéfice prévisionnel des « sept magnifiques » par rapport aux autres indices boursiers américains et internationaux. Les valorisations semblent moins élevées si l’on exclut les « sept magnifiques ».
Ce graphique présente le ratio cours/bénéfice prévisionnel des « sept magnifiques » par rapport aux autres indices boursiers américains et internationaux. Les valorisations semblent moins élevées si l’on exclut les « sept magnifiques ».
Comment les investisseurs devraient-ils envisager leurs portefeuilles dans le cadre de ce nouveau régime de « taux plus élevés pendant plus longtemps »? Bien que la hausse des taux puisse exercer des pressions sur certains segments des marchés boursiers et obligataires, elle peut aussi créer des occasions pour certains segments qui profitent des taux plus élevés.
Mona Mahajan
Stratège en placement
Source : *FactSet.
Indice | Clôture | Semaine | Cumul annuel |
---|---|---|---|
TSX | 19 784 | -4,1 % | 2,1 % |
S&P 500 | 4 320 | -2,9 % | 12,5 % |
MSCI EAEO * | 2 064,71 | -2,1 % | 6,2 % |
Obligations canadiennes de catégorie investissement | -0,9 % | -0,8 % | |
Rendement du gouvernement du canada sur 10 ans | 3,91 % | 0,2 % | 0,6 % |
Huile ($ par baril) | 90,34 $ | -0,5 % | 12,6 % |
CAD-USD échange de devises | 0,74 $ | 0,5 % | 0,7 % |
Source : FactSet. 09/22/2023. Le rendement passé n’est pas garant du rendement futur. Les indices boursiers ne sont pas gérés et on ne peut y investir directement. *Source : Morningstar, 09/24/2023.
La semaine à venir
Les données économiques importantes publiées cette semaine comprennent le PIB national par secteur et l’inflation liée aux DPC des États-Unis.
Stratège en placement principale, Stratégies de placement
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Renseignements importants
Sources : *FactSet et Edward Jones **Rapport national sur l’emploi d’ADP, en date du 30 août 2023