Résumé hebdomadaire des marchés

Publié le décembre 12, 2025
 Gros plan de deux personnes assises et examinant des graphiques et des documents financiers.

La réunion de la Fed ouvre la voie à un élargissement des gains du marché

Principaux points à retenir : 

  • Les marchés ont bien réagi à la réunion de la Réserve fédérale (Fed) la semaine dernière, pas tant en raison de la réduction des taux d’intérêt largement attendue de 25 points de base (0,25 %) que du message général de la banque centrale sur les perspectives économiques et politiques, selon nous.
  • Même s’il semble que la Fed se prépare à interrompre son cycle de réduction des taux en janvier, la plupart des membres du FOMC prévoient des taux plus faibles l’an prochain, et nous entrevoyons la possibilité d’une ou deux réductions, laissant le taux des fonds fédéraux dans une fourchette de 3 % à 3,5 %.
  • La Banque du Canada a laissé les taux inchangés la semaine dernière et a fort probablement terminé son cycle de réduction des taux d’intérêt. Le gouverneur Macklem s’est opposé aux attentes grandissantes à l’égard d’une hausse des taux par la banque centrale vers la fin de l’année prochaine et a indiqué que l’accent demeurait sur le soutien de l’économie pendant une période de ralentissement.
  • La baisse des taux d’intérêt aux États-Unis et au Canada depuis leur sommet pèse sur les rendements en espèces, surtout lorsque nous tenons compte de l’inflation. Les investisseurs pourraient envisager d’investir dans des titres à revenu fixe à plus long terme ou d’augmenter leur pondération d’actions diversifiées, alors que nous observons un élargissement du groupe de meneurs sur le marché.
  • Les actions américaines à petite capitalisation ont inscrit des rendements supérieurs la semaine dernière, les investisseurs continuant de se tourner vers des actions à faible valorisation, qui pourraient profiter de l’assouplissement de la Fed; les sociétés technologiques américaines semblent faire une pause après certains rapports de bénéfices décevants de sociétés très connues.

Les banques centrales répondent aux attentes des marchés

La semaine dernière, la Fed et la Banque du Canada ont tenu leurs dernières réunions de 2025, qui ont toutes deux été bien accueillies par les investisseurs*.

La Banque du Canada a maintenu les taux d’intérêt et a continué de signaler que le niveau de 2,25 % demeure approprié pour le moment*. Fait important, la banque centrale s’est opposée aux attentes grandissantes quant à une hausse des taux d’intérêt en 2026, en raison des récentes données plus optimistes sur le marché de l’emploi et le PIB*.

 Ce graphique montre les moyennes mobiles sur trois mois de l’emploi dans le secteur privé aux États-Unis selon ADP et de l’emploi au Canada.
Source: Haver Analytics

Le gouverneur Macklem a reconnu ces améliorations et indiqué que l’économie avait été plus résiliente que prévu*. Toutefois, il a minimisé l’importance de ces données, soutenant que les perspectives demeurent difficiles dans un contexte d’incertitude à l’égard de la politique commerciale*.

De plus, comme la capacité excédentaire demeure évidente sur le marché de l’emploi, il serait raisonnable de maintenir les taux d’intérêt à des niveaux favorables, selon Macklem*. En fait, le gouverneur de la Banque du Canada a indiqué qu’il était prêt à soutenir davantage l’économie, au besoin, dans le cadre de son rajustement de 2026*.

Ces signaux conciliants ont tempéré les attentes du marché à l’égard d’un resserrement en 2026, même si les investisseurs prévoient toujours une hausse de 25 points de base (0,25 %) d’ici la fin de l’année*. Nous nous attendons à ce que les taux d’intérêt demeurent stables tout au long de cette période, surtout compte tenu de notre opinion selon laquelle l’inflation au Canada ralentira l’an prochain.

Aux États-Unis, la Fed a abaissé les taux d’intérêt, comme beaucoup s’y attendaient, mais ce qui est plus important pour les marchés, selon nous, ce sont les signaux entourant les perspectives de la politique monétaire et la nouvelle que la banque centrale commencera à acheter des bons du Trésor pour soutenir la liquidité sur les marchés monétaires à court terme.

Comme prévu, la décision de réduire les taux a été contestée. Deux membres du FOMC, Schmid et Goolsbee, ont voté contre cette décision, exprimant leurs préoccupations à l’égard de l’inflation élevée*. De plus, les prévisions de taux d’intérêt des membres individuels montrent que quatre autres décideurs étaient enclins à laisser les taux inchangés en décembre, ceux-ci n’étant pas censés voter à cette réunion ou n’étant pas convaincus d’appuyer une réduction*.

Malgré les objections, la majorité des décideurs ont appuyé une troisième réduction consécutive en raison des préoccupations à l’égard du marché de l’emploi*. L’embauche a clairement ralenti en 2025 et, dans un contexte de perturbation des données de grande qualité après la fermeture du gouvernement, une autre réduction des taux était perçue comme une mesure prudente pour se protéger contre les risques d’une détérioration plus importante*.

Compte tenu des divergences au sein du FOMC et de l’inflation élevée, le marché s’attendait à ce que la décision de la semaine dernière soit accompagnée d’un message ferme pouvant indiquer une probabilité moindre de réductions futures*.

Il y a eu des signes dans cette direction. Des changements subtils apportés au communiqué de presse du FOMC donnent à penser que la banque centrale se prépare à interrompre son cycle d’assouplissement, un peu comme en décembre 2024, avant la pause prolongée*. De plus, le président Powell a indiqué qu’après 175 points de base (1,75 %) de réductions de taux depuis septembre 2024, il pourrait être approprié d’attendre de voir comment l’économie évoluera avant d’intervenir de nouveau*.

Toutefois, même si ces commentaires semblaient annoncer une pause dans le cycle d’assouplissement de la politique monétaire à court terme, ils n’étaient peut-être pas aussi fermes que prévu.

Premièrement, le président Powell a adopté un ton prudent à l’égard du marché de l’emploi, le qualifiant d’extrêmement faible et prévenant que des données négatives sur les emplois non agricoles sont possibles*. Cette prudence donne à penser que le FOMC restera probablement très sensible aux nouvelles déceptions à l’égard du marché de l’emploi.

Deuxièmement, les membres du FOMC ont revu à la baisse leurs prévisions d’inflation pour cette année et l’an prochain, même s’ils sont devenus plus optimistes en matière de croissance*. Cela reflète une plus grande confiance que les pressions à la hausse sur l’inflation en raison des droits de douane seront probablement temporaires et que l’économie pourra rebondir en 2026 sans maintenir les pressions inflationnistes.

Enfin, 12 membres sur 17 s’attendent toujours à une baisse des taux d’intérêt, la prévision médiane laissant entrevoir une réduction en 2026 et une autre en 2027*. Le président Powell s’est montré discret lorsqu’on l’a interrogé sur la prochaine intervention de la Fed, mais il a indiqué qu’il était peu probable qu’il s’agisse d’une hausse, ce qui suppose que d’autres réductions de taux pourraient être opérées*.

Les marchés ont aimé ce qu’ils ont entendu

Les marchés boursiers ont bien réagi aux messages de la Banque du Canada et de la Fed la semaine dernière*. Les actions canadiennes ont atteint de nouveaux sommets records, tandis qu’aux États-Unis, les petites sociétés sensibles aux taux d’intérêt ont de nouveau surpassé les grandes sociétés technologiques américaines au cours de la semaine*. Cette rotation a été amplifiée par le repli des sept magnifiques imputable aux résultats d’Oracle et de Broadcom qui ont soulevé des préoccupations à l’égard des investissements dans l’IA et des revenus à court terme*.

 Ce graphique montre la variation en pourcentage des principaux indices boursiers américains et canadiens au cours des cinq derniers jours et du dernier mois
Source: Bloomberg.

Les fluctuations du marché américain pourraient également avoir été amplifiées par la nouvelle que la Fed achètera 40 milliards de dollars de bons du Trésor chaque mois jusqu’en avril pour soutenir la liquidité sur les marchés monétaires*. À notre avis, cela reflète un ajustement technique de la façon dont la Fed fixe les taux d’intérêt plutôt qu’un changement de politique, comme l’assouplissement quantitatif, par lequel la banque centrale achète des titres à long terme pour abaisser les taux d’intérêt à long terme et stimuler l’économie. Toutefois, certains investisseurs voient une distinction moins claire entre ces politiques, interprétant les achats comme une forme d’assouplissement de la politique*.

Le début de la fin de l’assouplissement de la Fed

Pour 2026, même si nous pensons que la fin du cycle d’assouplissement de la Fed approche, il semble encore y avoir de la place pour une ou deux réductions, de sorte que les taux d’intérêt se situeraient entre 3 % et 3,5 %.

Selon nous, la faiblesse du marché de l’emploi, en particulier au début de 2026, devrait justifier une baisse des taux. Mardi, nous obtiendrons les données reportées sur les emplois non agricoles pour novembre, les prévisionnistes s’attendant à un modeste gain de 50 000 emplois pour le mois*. À notre avis, d’autres augmentations anémiques au début de 2026 justifieraient un assouplissement supplémentaire, surtout compte tenu de la sensibilité de la Fed à ces risques de baisse. Nous surveillerons également de près les dépenses de consommation à la recherche de signes indiquant que le ralentissement du marché de l’emploi commence à peser sur les dépenses. Les données sur les ventes au détail d’octobre, qui seront publiées mardi, seront importantes à cet égard.

Toutefois, il nous faudrait observer une forte détérioration des perspectives économiques pour justifier des mesures d’assouplissement plus énergiques. Comme l’inflation demeure nettement supérieure à sa cible de 2 %*, et que cette situation devrait se poursuivre en 2026, nous croyons que la Fed devrait tenir compte du fait qu’un assouplissement excessif de sa politique monétaire pourrait accentuer les pressions sur les prix.

Conséquences pour les investisseurs

Il y a quelques points importants à retenir des réunions des banques centrales de la semaine dernière.

Premièrement, les rendements des liquidités ou des placements à très court terme, comme les fonds du marché monétaire, les certificats de dépôt et les bons du Trésor, ont déjà chuté fortement au Canada et aux États-Unis*, et nous croyons que les taux continueront de baisser au cours de la prochaine année aux États-Unis si nous avons raison de dire que la Fed réduira davantage les taux. Nous pensons que cette compression est particulièrement préoccupante dans les économies où l’inflation demeure relativement élevée, car cela signifie que le rendement réel des placements assimilables à des liquidités est proche de zéro.

 Ce graphique montre le taux directeur de la Banque du Canada et le taux des fonds fédéraux de la Fed rajustés en fonction de l’inflation.
Source: Haver Analytics et Bloomberg.

Les investisseurs pourraient penser à investir dans des titres à plus longue échéance pour profiter de rendements un peu plus élevés.

Au Canada, le taux des obligations d’État à 10 ans a bondi au cours des dernières semaines, alors que les investisseurs ont envisagé la possibilité de réductions de taux*. S’établissant à un peu plus de 3,4 %, il semble offrir une plus grande valeur que les liquidités. Aux États-Unis, le taux des obligations du Trésor américain à 10 ans a également augmenté par rapport à son creux de 2025 de 4 %, s’établissant actuellement à environ 4,2 %*.

Toutefois, nous ne croyons pas que les obligations d’État pourraient encore se redresser considérablement. Le taux des obligations du Trésor à 10 ans devrait plutôt rester dans une fourchette de 4 % à 4,5 %, selon nous, tandis que l’équivalent canadien devrait évoluer dans une fourchette de 3 % à 3,5 %. Puisque les banques centrales sont arrivées à la fin de leur cycle d’assouplissement ou s’en approchent, que l’inflation demeure ferme et qu’aux États-Unis, des préoccupations persistent à l’égard de la dette fédérale, il semble y avoir peu de facteurs qui entraîneraient une baisse importante des taux.

Pour les investisseurs qui ont une plus grande tolérance au risque et un horizon de placement à long terme, nous recommandons d’augmenter la pondération des actions plutôt que des obligations. À l’heure actuelle, nous croyons qu’il est plus approprié de cibler des portefeuilles diversifiés d’actions canadiennes et internationales.

Aux États-Unis, nous privilégions les actions à grande capitalisation pour contribuer à maintenir l’exposition au cycle d’investissement actuel de l’IA. Toutefois, le récent délaissement des sociétés technologiques à mégacapitalisation en faveur d’autres secteurs et capitalisations souligne les avantages de la diversification et le potentiel d’élargissement du groupe de meneurs sur le marché, selon nous. Nous croyons que les actions à petite et à moyenne capitalisation offrent un moyen de profiter de la croissance soutenue et de la baisse des taux d’intérêt que nous prévoyons l’an prochain.

De même, nous pensons que la résilience des portefeuilles peut aussi être améliorée au moyen d’une diversification géographique, les actions internationales et les actions des marchés émergents étant intéressantes à l’heure actuelle en raison des solides perspectives de bénéfices et des valorisations plus faibles que celles des actions américaines à grande capitalisation*.

Communiquez avec votre conseiller en investissement pour examiner la répartition de votre portefeuille à l’aube de la nouvelle année.

James McCann
Stratégie de placement

Chiffres de clôture ci-dessous

Chiffres de clôture ci-dessous
IndiceClôtureSemaineCumul annuel
TSX31,527   0.7% 27.5%
S&P 5006,827   -0.6% 16.1%
MSCI EAEO*2,856   0.9% 26.3%
Oblig. canadiennes de cat. investissement    0.2% 2.0%
Taux des oblig. du gouv. du Canada à 10 ans3.42%   0.0% 0.2%
Pétrole ($/baril)57.49 $   -4.3% -19.8%
Taux de change $ CA/$ US 0.73 $   0.5%  4.4%

Source: *Bloomberg

Source: FactSet, au 12 décembre 2025. Les obligations sont représentées par l’indice Bloomberg Canada Aggregate Bond. Les rendements passés ne sont pas garants des rendements futurs. * Rendement sur quatre jours se terminant jeudi.

La semaine à venir

Les données et les événements économiques importants de la semaine à venir comprennent l’inflation selon l’IPC, les ventes au détail et les mises en chantier et, aux États-Unis, l’emploi, l’inflation, l’indice des directeurs d’achats, l’habitation et les ventes au détail.

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James McCann

Économiste principal

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  • L’incidence des questions économiques sur la vie quotidienne des Américains.
  • Les effets des dépenses gouvernementales, des impôts et des changements de réglementation sur nos clients.
  • Bâtir des portefeuilles diversifiés pour aider les investisseurs à atteindre leurs objectifs financiers à long terme.

« Le paysage économique et politique ainsi que celui des politiques change radicalement, ce qui rend encore plus difficile pour nos clients de gérer leurs finances personnelles. Dans ce contexte, ce sont nos renseignements approfondis fondés sur la recherche qui peuvent aider les clients à rester sur la bonne voie pour atteindre leurs objectifs financiers. »

James McCann
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Renseignements importants :

Le résumé hebdomadaire des marchés est publié chaque vendredi, après la fermeture des marchés. 

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