Résumé hebdomadaire des marchés

Publié le mars 14, 2025
 statistics of stocks and market table

Les marchés demeurent volatils, mais la diversification a porté ses fruits

Principaux points à retenir :

  • Les marchés sont demeurés volatils la semaine dernière, l’indice S&P 500 étant entré en territoire de correction jeudi, en baisse d’environ 10,1 % depuis son sommet du 19 février. L’indice TSX canadien a reculé d’environ 6,5 % par rapport à son récent sommet.
  • Malgré le repli marqué des marchés boursiers, certains secteurs des marchés financiers se sont mieux comportés, et sont même en hausse pour l’année :
    • Du côté des actions américaines, les secteurs défensifs ont inscrit des rendements supérieurs et, au Canada, le secteur des matières a mené le bal.
    • Les obligations ont globalement surpassé les actions cette année, car les investisseurs ont privilégié la sécurité.
    • De nombreux marchés boursiers internationaux, dont l’Europe et la Chine, ont inscrit une progression de 8 % à 10 %.
  • Le rendement du marché cette année témoigne de l’importance de la diversification des placements. Depuis le début de l’année, les investisseurs dont les portefeuilles sont diversifiés ou équilibrés enregistrent des rendements relativement meilleurs.

Les marchés demeurent volatils dans un climat d’incertitude

Le marché boursier est demeuré volatil au cours de la dernière semaine, l’indice S&P 500 ayant brièvement basculé en territoire de correction, en baisse de 10,1 % par rapport à ses récents sommets. Il s’agit de la première baisse de plus de 10 % de l’indice S&P 500 depuis octobre 2023, il y a près d’un an et demi.

Le Nasdaq, qui est fortement axé sur les technologies, a accusé une baisse d’environ 14 % entre son sommet et son creux cette année.  Les marchés canadiens, bien qu’ils se soient mieux comportés, se sont repliés d’environ 6,5 % de leur sommet à leur creux cette année.

 Ce graphique montre le niveau de l’indice S&P 500.
Source: Bloomberg. Indice S&P 500.

Ce repli survient dans un contexte où les marchés sont aux prises avec quelques préoccupations :

  • La croissance économique aux États-Unis et au Canada semble passer à la vitesse inférieure. Jusqu’ici, les données du premier trimestre indiquent une baisse de la consommation, les sondages sur la confiance des consommateurs faisant également état d’une certaine lassitude générale.
  • Les économies ralentissent également dans un contexte où l’incertitude entourant les droits de douane et la politique gouvernementale demeure élevée. L’incertitude à l’égard des droits de douane est devenue une menace, non seulement pour les consommateurs, mais aussi pour les sociétés qui pourraient repousser leurs dépenses ou leur activité sur les marchés financiers jusqu’à ce que la situation soit plus claire.
 Ce graphique montre le nombre de premiers appels publics à l’épargne
Source: Renaissance Capital.
  • Sur le marché boursier américain, les valorisations étaient quelque peu élevées au début de l’année, en particulier celles des titres technologiques à mégacapitalisation. Les investisseurs ont donc délaissé ces segments du marché où les valorisations sont plus élevées, ce qui a tiré les rendements boursiers vers le bas.

Toutefois, il ne faut pas oublier que les replis sont normaux et que, par le passé, une à trois corrections comprises entre 5 % et 15 % ont été observées au cours de n’importe quelle année donnée. Nous n’entrevoyons pas encore la possibilité d’un marché baissier profond ou prolongé, d’autant plus que nous ne prévoyons pas de récession imminente aux États­Unis ou au Canada. Pour les investisseurs à long terme, nous sommes d’avis que les corrections sur le marché peuvent permettre de saisir des occasions.

Les corrections sont normales et sont observées chaque année :

 Ce graphique montre le nombre de baisses de 5 %, 10 %, 15 % et 20 % de l’indice S&P 500
Source: FactSet et Edward Jones. Indice S&P 500 de 1928 à 2024.

Aux États-Unis, les actions de valeur surpassent les actions de croissance

Malgré la récente volatilité des marchés et l’agitation médiatique continue, certains segments du marché ont bien résisté cette année et ont même inscrit des rendements positifs.

Sur le marché boursier américain, par exemple, sur les onze secteurs de l’indice S&P 500, cinq sont en territoire positif cette année. Jusqu’ici, les secteurs défensifs surpassent les secteurs des technologies et de croissance. Nous continuons de privilégier les soins de santé et les services financiers, deux secteurs qui pourraient continuer de bien se comporter au cours de la prochaine année, surtout si le gouvernement met l’accent sur la déréglementation et la politique fiscale au cours des prochains mois.

 Ce graphique montre le rendement de l’indice S&P 500
Source: FactSet.

Au Canada, sur les 11 secteurs de l’indice TSX canadien, seuls 3 sont en territoire positif cette année. Il s’agit des matières, des services de communication et des services publics. Même si le marché boursier canadien n’a reculé que d’environ 2 % cette année, une grande partie du rendement sectoriel sous-jacent provient des matières et des valeurs aurifères, les prix de l’or ayant atteint de nouveaux sommets pour l’année.

Au niveau des catégories d’actif, les obligations ont surpassé les actions

Cette année, nous avons également constaté que les marchés obligataires ont surpassé les marchés boursiers et ont produit des rendements positifs. En effet, l’incertitude et la volatilité demeurant élevées, les investisseurs se sont rués vers les valeurs refuges. Les taux des obligations d’État ont fortement diminué par rapport à leurs sommets atteints plus tôt cette année, car les préoccupations à l’égard de la croissance économique se sont intensifiées et les marchés ont intégré les baisses de taux de la Réserve fédérale et de la Banque du Canada. La baisse des taux a entraîné une hausse des cours obligataires.

Selon nous, les obligations jouent un rôle important dans les portefeuilles équilibrés, tant comme source de revenus que comme élément de diversification par rapport aux marchés boursiers.

 Ce graphique montre que les marchés obligataires
Source: Bloomberg.

Les actions internationales devancent les actions canadiennes

Les actions internationales ont surpassé les actions américaines et canadiennes cette année. Les marchés boursiers européen et chinois (principalement les titres technologiques chinois) sont notamment en territoire positif depuis le début de l’année, l’indice EuroStoxx ayant progressé de plus de 10 %. Ce rendement supérieur s’explique par le fait que les investisseurs ont délaissé les actions américaines à valorisation plus élevée pour privilégier certains segments du marché mondial qui offrent de meilleures valorisations et une meilleure exposition à la croissance et à la valeur. De plus, le marché européen, et notamment le marché boursier allemand, s’est bien comporté, les banques centrales ayant abaissé les taux et les gouvernements ayant renouvelé leur engagement envers la mise en place de mesures de relance budgétaire pour soutenir la croissance économique.

 Ce graphique montre le ratio cours-bénéfice prévisionnel
Source: Bloomberg.

D’après nous, les actions internationales et les actions des marchés émergents ne surpasseront pas forcément systématiquement celles des marchés boursiers canadiens à long terme, surtout si les États-Unis et le Canada peuvent assurer une croissance de la productivité et des bénéfices au fil du temps. Toutefois, nous sommes d’avis que les marchés boursiers internationaux ont toujours un rôle à jouer dans les portefeuilles diversifiés, ce qui a d’ailleurs été le cas cette année lorsque les perspectives de croissance aux États-Unis et au Canada se sont assombries.

La diversification est un thème clé cette année

Dans l’ensemble, après deux ans de rendements élevés du marché boursier, principalement grâce aux secteurs technologiques à mégacapitalisation et de l’IA aux États-Unis, nous avons constaté, depuis le début de 2025, que la diversification a été un thème important pour les portefeuilles.

Le marché boursier a été globalement volatil et a enregistré des rendements négatifs. L’incertitude entourant les droits de douane et la politique gouvernementale demeure en outre une menace persistante. Néanmoins, certains segments des marchés financiers ont bien résisté et ont inscrit des rendements positifs. Il s’agit notamment des secteurs défensifs américains, des secteurs canadiens des matières, des marchés obligataires et des marchés boursiers internationaux.

Selon nous, cela témoigne de l’importance de la diversification des portefeuilles. En fait, si l’on compare les rendements d’un simple portefeuille 60-40 à ceux de l’indice S&P 500, on constate que les portefeuilles équilibrés ont offert une protection contre les baisses cette année. Pour les investisseurs à long terme, la volatilité des marchés et les replis des marchés boursiers ne sont pas agréables, mais ils peuvent offrir des occasions de rééquilibrer ou d’étoffer des placements de qualité dans un ensemble diversifié d’actions, d’obligations et de marchés internationaux.

 Ce graphique montre le rendement depuis le début de l’année de l’indice S&P 500, de l’indice Bloomberg U.S. Aggregate Bond
Source: Bloomberg. Le portefeuille 60/40 est composé à 60 % de l’indice S&P 500 et à 40 % de l’indice Bloomberg U.S. Aggregate Bond.

Mona Mahajan
Stratège en placement

Sommaire des données à la fin de la semaine au Canada

Weekly market stats
IndiceClôtureSemaineCUM
TSX24 553-0.8 %-0.7 %
S&P 5005 639-2.3 %-4.1 %
MSCI EAEO2 444-2.1 %8.1 %
Oblig. canadiennes de cat. investissement -0.1 %1.2 %
Taux des oblig. du gouv. du Canada à 10 ans3.06 %0.0 %-0.2 %
Pétrole ($/baril)67.14 $0.1 %-6.4 %
Taux de change $ CA/$ US0.70 $-0.1 %0.0 %

Source : Factset, au 14 mars 2025. Les obligations sont représentées par l’indice Bloomberg Canada Aggregate Bond. Les rendements passés ne sont pas garants des rendements futurs. * Rendement sur quatre jours se terminant jeudi.

La semaine à venir 

Les données économiques importantes publiées cette semaine comprennent la réunion du FOMC aux États-Unis et l’inflation selon l’IPC au Canada.

Mona Mahajan

Mona Mahajan est responsable de l’élaboration et de la communication des perspectives macroéconomiques et des marchés financiers de la société. Son expérience comprend l’analyse des actions et des titres à revenu fixe, la stratégie de placement mondiale et la gestion de portefeuille.

Elle écrit ou apparaît régulièrement à CNBC, Bloomberg TV, dans le Wall Street Journal et Barron’s.

Mona Mahajan détient une maîtrise en administration des affaires de la Harvard Business School, un baccalauréat en finance de la Wharton School de l’Université de Pennsylvanie ainsi qu’un baccalauréat en informatique de l’École d’ingénierie de la même université.

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Renseignements importants

Sources : *FactSet et Edward Jones **Rapport national sur l’emploi d’ADP, en date du 30 août 2023