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Résumé hebdomadaire des marchés

Publié le Juin 6, 2025
 statistics of stocks and market table

Alors que l’épreuve de l’été approche, l’économie et les marchés font preuve de résilience

Principaux points à retenir :

  • Malgré certains signes de ralentissement, les données sur l’emploi aux États-Unis en mai ont été meilleures que prévu, ce qui a apaisé les craintes d’un ralentissement économique marqué dans un contexte de poursuite des difficultés liées aux droits de douane. Au Canada, malgré une hausse inattendue du nombre total d’emplois, le marché de l’emploi faiblit, ce qui pourrait inciter la BdC à reprendre les baisses de taux après avoir maintenu le taux directeur inchangé lors de sa réunion de juin.
  • Les marchés ont rebondi de façon impressionnante, les actions mondiales ayant atteint de nouveaux sommets. Ces dernières ont en effet progressé de 20 % par rapport à leurs creux d’avril, grâce à de solides paramètres fondamentaux, à l’atténuation des tensions commerciales et aux très bons bénéfices des sociétés.
  • Même si les valorisations ont sans aucun doute contribué aux récents gains et pourraient indiquer un certain relâchement, les bénéfices ont également joué un rôle important dans la remontée, en particulier pour les sociétés technologiques à mégacapitalisation.
  • Des risques persistent en raison de l’incertitude autour des échanges commerciaux et des politiques, notamment les dates butoirs pour les droits de douane, les décisions des banques centrales concernant les taux directeurs et le débat sur le plafond de la dette aux États-Unis. La volatilité peut augmenter, mais la résilience des paramètres fondamentaux contribue à offrir une base solide.

L’été n’est généralement pas une période de mise à l’épreuve, mais cette année pourrait faire exception pour les marchés. Après une forte remontée des actions soutenue par la résilience des paramètres fondamentaux, les investisseurs font maintenant face à une période qui pourrait apporter des catalyseurs importants. Dans les mois à venir, de nouveaux événements sur le plan commercial, des annonces concernant les droits de douane, un changement d’orientation des banques centrales et des débats sur la politique budgétaire pourraient freiner cet élan et décider de la direction du marché pour le deuxième semestre de l’année.  

Nous partageons notre point de vue sur les derniers rapports sur l’emploi au Canada et aux États-Unis, sur les premières publications de données économiques importantes de l’été et sur les principaux facteurs qui laissent présager des mois à venir riches en événements.

Le marché canadien de l’emploi résiste bien, mais les effets des droits de douane se font sentir

Au Canada, 8 800 emplois ont été créés au Canada en mai, ce qui est une bonne surprise, car une légère baisse était prévue. Toutefois, ce rythme d’embauche n’est pas suffisant pour suivre la croissance de la population. Par conséquent, le taux de chômage a atteint 7 %, son plus haut niveau depuis 2016, hors période de pandémie.1 

Comme on pouvait s’y attendre, le nombre d’emplois dans le secteur public a diminué, car la tendance à la hausse due à l’embauche de travailleurs temporaires pour les élections au mois d’avril s’est inversée. Toutefois, la faiblesse a également été flagrante dans les secteurs sensibles au commerce, les effets des droits de douane américains commençant à se faire sentir. Le nombre d’emplois a baissé dans les secteurs de la fabrication, du transport, de l’entreposage et de la construction.

À notre avis, la Banque du Canada, qui a maintenu son taux directeur à 2,75 % cette semaine pour une deuxième réunion consécutive, ne manquera pas de remarquer la tendance baissière de cette année. Ce maintien du taux directeur a été dû à l’inflation de base élevée et à la forte croissance enregistrée au premier trimestre, mais il est peu probable que les exportations augmentent à nouveau aussi fortement. Nous sommes d’avis que la BdC va rapidement reprendre les baisses de taux, car l’économie devrait ralentir au cours des prochains trimestres.

 Le graphique montre le nombre d’emplois créés au Canada, qui a considérablement baissé cette année, ce qui a fait grimper le taux de chômage.
Source: Bloomberg et Edward Jones.

Le marché américain de l’emploi demeure vigoureux, malgré un repli progressif 

Aux États-Unis, tous les regards étaient tournés vers le marché de l’emploi, car les tendances de l’emploi demeurent un indicateur clé de la vigueur de la consommation dans un contexte de poursuite des difficultés liées aux droits de douane. Au grand soulagement du marché, les données de mai ont contribué à apaiser les craintes d’un ralentissement marqué, ce qui montre que même si les embauches baissent progressivement, l’heure n’est pas à la catastrophe.

Plus précisément, 139 000 emplois ont été créés aux États-Unis en mai, ce qui est légèrement supérieur aux attentes, tandis que le taux de chômage est demeuré stable à 4,2 %. Pour mettre les choses en contexte, ce taux se situe dans les 10 % de taux les plus faibles observés depuis 1948.1 Le thème de cette année, à savoir le faible nombre d’embauches et de mises à pied, persiste, tandis que la croissance des salaires continue de surpasser le taux d’inflation.

Toutefois, le rapport de mai n’est pas sans nuages. Le nombre d’emplois créés au cours des deux derniers mois a été fortement révisé à la baisse, une tendance qui persiste depuis trois mois. Le taux d’activité a également diminué, ce qui pourrait s’expliquer par le resserrement de la politique d’immigration.

Dans l’ensemble, nous estimons que le rapport met en évidence la résilience de l’économie américaine, malgré des signes de ralentissement. Pour l’instant, comme les données n’indiquent pas que les droits de douane ont des conséquences néfastes généralisées sur l’économie, la Fed pourrait décider de maintenir le statu quo pour un temps.

Le point sur les marchés : en hausse deux mois après le creux

La semaine dernière, l’indice MSCI Monde tous pays, qui représente les actions mondiales, a atteint un sommet historique. Après l’annonce de droits de douane élevés, ce résultat est inattendu.
Pourtant, deux mois à peine après le creux du 8 avril, les actions se sont redressées de manière impressionnante, le S&P 500 ayant progressé de 20 % et le TSX, de 17 %.1

Nous ne croyons pas que cette remontée soit fondée sur des bases fragiles, car elle est soutenue par des paramètres fondamentaux toujours robustes. Les tensions commerciales se sont apaisées, le gouvernement se consacre désormais aux baisses d’impôt et les données économiques demeurent résilientes. Les bénéfices des sociétés continuent d’augmenter à un rythme soutenu (voir ci-dessous). Cela dit, les valorisations ont fait un aller-retour complet, ce qui pourrait entretenir un certain relâchement et laisser moins de marge d’erreur à mesure que la croissance ralentit.

Néanmoins, nous pensons que les marchés commencent, à raison, à regarder vers l’avenir, en anticipant la possibilité de politiques budgétaires et monétaires plus expansionnistes en 2026.

 Le graphique montre les rendements des principaux marchés boursiers à l’échelle mondiale et l’écart entre ces niveaux et leur sommet des 52 dernières semaines.
Source: Bloomberg et Edward Jones.

La période de publication des résultats du premier trimestre tire à sa fin, et les résultats témoignent de la vigueur des sociétés

Malgré les difficultés macroéconomiques et la volatilité globale, les sociétés du S&P 500 et du TSX ont enregistré de très bons résultats, affichant une croissance des bénéfices de 12,5 % et de 16,5 % sur 12 mois. Même si les prévisions de croissance des bénéfices pour 2025 ont été révisées à la baisse, les perspectives pour 2026 demeurent stables, ce qui laisse entrevoir un potentiel de réaccélération.2

En particulier, les prévisions de bénéfices pour les 12 prochains mois ont récemment atteint un nouveau sommet aux États-Unis, ce qui constitue un point d’ancrage fondamental pour la hausse des marchés boursiers. Même si les valorisations ont sans aucun doute contribué aux récents gains, les bénéfices semblent également avoir joué un rôle important dans la remontée depuis le creux.

Le devancement de la demande en anticipation de la hausse des droits de douane a peut-être stimulé les résultats du premier trimestre. Pour autant, la hausse est en grande partie attribuable aux trois secteurs de croissance, à savoir les technologies de l’information, les services de communication et la consommation discrétionnaire, qui, ensemble, représentent plus de 50 % de l’indice S&P 500. Les bénéfices des sociétés du secteur des technologies ont augmenté de 20 %, ceux des sociétés du secteur des services de communication, de 33 %, et ceux des sociétés du secteur de la consommation discrétionnaire, de 8 %, ce qui a contribué à rétablir la confiance des investisseurs à l’égard de cette partie du marché, qui avait brièvement fléchi plus tôt cette année.2

Les résultats ont également fait état d’importantes dépenses dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA), ce qui a permis à NVIDIA de récupérer le statut de société ayant la plus grande valeur
au monde.2

 Le graphique montre les prévisions de bénéfices sur 12 mois de l’indice S&P 500, qui a récemment atteint un nouveau sommet.
Source: FactSet et Edward Jones.

Perspectives 

1) Événements sur le plan commercial – La fin de la suspension de 90 jours des droits de douane réciproques (prévue le 9 juillet) et la fin de la suspension de 90 jours pour la Chine (prévue le 12 août) pourraient susciter de la volatilité. Les négociations bilatérales sont complexes, et de nouvelles enquêtes sectorielles sur les produits pharmaceutiques et les semi-conducteurs sont en cours. De plus, la récente décision judiciaire contestant le pouvoir de Donald Trump d’imposer des droits de douane réciproques concerne environ les deux tiers des hausses de droits de douane proposées et constitue un nouveau rebondissement dans la saga commerciale. Les variables étant nombreuses, nous pensons que ces dates limites auto-imposées pourraient être repoussées au besoin afin de laisser plus de temps pour conclure des ententes.

2) Réunions de la banque centrale – Il y a deux mois, le marché obligataire tablait entièrement sur une baisse de taux pour la réunion du 18 juin de la Fed. Cette probabilité est maintenant tombée à près de zéro, car l’économie continue de progresser tant bien que mal et les dirigeants de la Fed adoptent une approche attentiste1. Les effets des droits de douane pourraient commencer à se voir dans les données économiques au cours de l’été, mais il est peu probable que la Fed y voie assez clair pour agir en juin, ou même lors de sa réunion du 30 juillet. Il semble toutefois probable que la Fed abaisse le taux directeur en septembre. Selon nous, la Fed pourrait opérer deux baisses du taux directeur cette année, car le taux de chômage augmente et toute hausse de l’inflation se révélera probablement temporaire. Au Canada, les marchés s’attendent à ce que la prochaine baisse de taux ait lieu en octobre, mais nous pensons qu’elle pourrait se produire plus tôt.1

3) Débats sur la politique budgétaire et échéance avant défaut sur la dette souveraine – Le projet de loi sur le budget (appelé « Big Beautiful Bill ») a été adopté par la Chambre des représentants à la suite d’un vote serré, puis a été transféré au Sénat pour examen, et le débat sur un grand nombre de ses dispositions et leur contribution au déficit a pris de l’ampleur. Ce projet de loi prévoit une augmentation du plafond de la dette, ce qui presse les législateurs de conclure une entente avant que le département du Trésor soit à court de liquidités. Le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, a exhorté le Congrès à relever ou à suspendre le plafond de la dette d’ici la mi-juillet. Cette échéance force les républicains à s’entendre rapidement sur un programme massif d’impôts et de dépenses au cours des prochaines semaines.

La résilience peut se poursuivre, mais avec des épisodes de volatilité

Les investisseurs devront continuer de composer avec l’agitation médiatique au cours de l’été. Toutefois, malgré les incertitudes commerciales, le marché haussier demeure soutenu par des paramètres fondamentaux robustes. Les prévisions de la Fed d’Atlanta à l’égard du PIB laissent entrevoir une croissance de 3,8 % au deuxième trimestre, car la forte augmentation des importations s’est inversée, les conditions du marché de l’emploi sont globalement saines et la mesure de l’inflation privilégiée par la Fed a atteint son plus bas niveau en quatre ans. Il est vrai que ces nouvelles ne le sont pas tant que ça, mais le point de départ est bon, car une partie de cette vigueur s’estompera probablement au deuxième semestre. 

L’assouplissement de la politique budgétaire et les réductions de taux de la banque centrale pourraient contribuer à une réaccélération de la croissance en 2026, tandis que les réalités politiques et économiques pourraient empêcher l’administration américaine d’adopter une position très agressive en matière de commerce. Nous continuons de recommander une légère surpondération des actions par rapport aux obligations, même si les obligations peuvent encore aider à atténuer la volatilité en cas de regain. Bien qu’une remontée importante des obligations semble improbable en l’absence de récession, il est encourageant de constater que le taux des obligations à 10 ans est passé sous la barre des 3,4 %, malgré la véritable tempête causée par la décote de la dette américaine, les préoccupations à l’égard du déficit suscitées par le nouveau projet de loi fiscale des États-Unis et la hausse des taux obligataires japonais à long terme. 

Du point de vue du style de placement, nous pensons qu’une légère préférence pour les actions américaines par rapport aux actions canadiennes et un équilibre entre les titres de croissance et de valeur sont justifiés, car la récente période de publication des résultats a permis de rappeler la capacité des sociétés technologiques à mégacapitalisation à générer des bénéfices, même si l’élargissement du groupe de meneurs continue.

Angelo Kourkafas
Stratège en placements, CFA

Source: 1. Bloomberg; 2. FactSet.

Chiffres de clôture ci-dessous

Clôture du marché:
IndiceClôtureSemaineCUM
TSX26,429 1.0% 6.9%
S&P 5006,000 1.5% 2.0%
MSCI EAEO2,627 1.0% 16.2%
Oblig. canadiennes de cat. investissement  -0.2% 1.0%
Taux des oblig. du gouv. du Canada à 10 ans3.35%  0.1% 0.1%
Pétrole ($/baril)64.65 $ 6.3%-9.9%
Taux de change $ CA/$ US0.73 $ 0.4% 5.1%

Source: FactSet, au 6 juin 2025. Les obligations sont représentées par l’indice Bloomberg Canada Aggregate Bond. Les rendements passés ne sont pas garants des rendements futurs. * Rendement sur quatre jours se terminant jeudi.

La semaine à venir

Les données économiques importantes publiées cette semaine comprennent les expéditions manufacturières canadiennes et l’inflation aux États-Unis.

Portrait de Angelo Kourkafas

Angelo Kourkafas

Stratège mondial principal, Stratégies de placement

CFA®

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Renseignements importants

Sources: *FactSet et Edward Jones **Rapport national sur l’emploi d’ADP, en date du 30 août 2023

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