Résumé hebdomadaire des marchés

Soutenus par de très bonnes données économiques, les marchés continuent de progresser malgré l’incertitude
Principaux points à retenir :
- Les marchés boursiers ont continué de progresser la semaine dernière, l’indice S&P 500 et l’indice canadien TSX ayant tous deux inscrit une hausse d’environ 1 %. Ces deux indices affichent maintenant une progression de plus de 25 % en dollars américains depuis leurs creux du 8 avril.
- Les marchés ont été soutenus par des données économiques positives. Selon les données publiées la semaine dernière, l’inflation aux États-Unis et au Canada en juin a été conforme aux attentes, l’emploi au Canada a dépassé les attentes et la croissance des bénéfices des sociétés au deuxième trimestre demeure pour l’instant en voie de surpasser les prévisions.
- Les droits de douane continuent de peser sur les marchés, les investisseurs attendant de voir si les États-Unis annonceront des droits de douane sectoriels le 1er août, la nouvelle date butoir. Toutefois, même si les taux tarifaires ont considérablement augmenté depuis le début de l’année, l’inflation est demeurée contenue et la croissance économique a tenu bon aux États-Unis et au Canada.
- Dans l’ensemble, malgré le climat d’incertitude qui s’est installé plus tôt cette année, les marchés ont pu surmonter cet obstacle grâce à de très bons paramètres économiques fondamentaux. Nous pourrions observer une certaine prudence ainsi que des épisodes de volatilité lorsque les investisseurs prendront connaissance des nouveaux tarifs douaniers en août et anticiperont la période de turbulences saisonnières de septembre. Néanmoins, nous nous attendons à un contexte plus favorable à l’approche de la fin de l’année, car la Fed et la Banque du Canada envisagent de baisser les taux, et la situation commerciale et douanière devrait être globalement plus claire.
Les marchés accueillent favorablement l’amélioration des données économiques : inflation, emploi et bénéfices
Les marchés boursiers ont continué de progresser la semaine dernière, l’indice S&P 500 et le TSX canadien ayant frôlé des sommets historiques.
Les rendements des marchés financiers ont été portés par une série de données économiques meilleures que prévu, qui ont soutenu la confiance des investisseurs et aidé les marchés à surmonter le climat d’inquiétude. La semaine dernière, les données économiques publiées ont de nouveau été positives :
- Les données sur l’inflation selon l’IPC aux États-Unis et au Canada ont été conformes aux attentes pour juin, malgré la hausse des droits de douane : L’inflation selon l’indice des prix à la consommation (IPC) aux États-Unis en juin a été conforme aux attentes selon les données publiées la semaine dernière, l’IPC global ayant progressé de 2,7 % sur 12 mois, ce qui est légèrement supérieur aux prévisions de 2,6 % et aux 2,4 % du mois dernier. Si les prix ont augmenté dans certaines catégories, dont les vêtements, les appareils électroménagers et les articles d’ameublement, ils ont diminué dans les catégories des voitures neuves et d’occasion.
De même, l’IPC global canadien pour juin s’est établi à 1,9 % sur 12 mois, ce qui est conforme aux prévisions et légèrement supérieur au taux de 1,7 % enregistré le mois dernier1. Au Canada, toutefois, les prix des voitures neuves et d’occasion, ainsi que ceux des vêtements et des articles d’ameublement, ont augmenté. Néanmoins, l’inflation au Canada demeure contenue et conforme à la fourchette cible de 1 % à 3 % de la Banque du Canada.

Ce graphique montre que l’inflation selon l’IPC aux États-Unis et au Canada a diminué par rapport à ses récents sommets et demeure actuellement inférieure à 3 %.

Ce graphique montre que l’inflation selon l’IPC aux États-Unis et au Canada a diminué par rapport à ses récents sommets et demeure actuellement inférieure à 3 %.
- La situation de l’emploi au Canada demeure stable : Au Canada, le rapport sur le marché de l’emploi de juin montre que 83 100 emplois ont été créés, ce qui est nettement supérieur aux prévisions selon lesquelles aucun emploi ne serait créé en juin et supérieur aux 8 800 emplois créés le mois dernier. Le taux de chômage est également passé de 7,0 % le mois dernier à 6,9 %1. Le nombre d’embauches dans le secteur privé et une légère hausse du taux de participation due à l’augmentation du nombre de Canadiens ayant intégré le marché du travail ont contribué à soutenir le marché de l’emploi.
Pour l’instant, la croissance des bénéfices de l’indice S&P 500 au deuxième trimestre reste en voie de dépasser les attentes : La période de publication des résultats des sociétés du deuxième trimestre a véritablement commencé la semaine dernière et, pour l’instant, les bénéfices des sociétés de l’indice S&P 500 sont supérieurs aux attentes. Environ 12 % des sociétés ont publié leurs bénéfices et 86 % d’entre elles ont surpassé les prévisions de bénéfices, ce qui est nettement supérieur à la moyenne sur 10 ans de 75 %. Parmi elles, les sociétés financières sont celles qui ont affiché les plus fortes hausses inattendues pour le moment1. De grandes banques, comme J.P. Morgan et Goldman Sachs, ont annoncé des revenus tirés des activités de négociation plus élevés et une activité sur les marchés financiers meilleure que prévue.
Même si la période de publication des résultats ne fait que commencer, n’oubliez pas que les attentes sont moins élevées depuis quelques mois, les prévisions de croissance des bénéfices pour le deuxième trimestre étant passées d’environ 11 % par an au début de l’année à 5 % à la fin de juin1. À notre avis, la croissance des bénéfices au deuxième trimestre devrait dépasser ces attentes revues à la baisse, et les bénéfices pour l’ensemble de l’année devraient se situer dans une fourchette de 5 % à 10 %. Compte tenu de la possibilité d’une baisse des taux d’intérêt et d’une clarification de la situation douanière, nous prévoyons également une réaccélération des bénéfices des sociétés en 2026, assortie d’une croissance des bénéfices supérieure à 10 %.

Ce graphique montre que la croissance des bénéfices des sociétés de l’indice S&P 500 devrait atteindre environ 9 % en 2025 et environ 14 % en 2026. Les rendements passés ne sont pas garants des rendements futurs. Un indice n’est pas géré et il est impossible d’y investir directement. Il ne vise pas à rendre compte du rendement d’un placement réel.

Ce graphique montre que la croissance des bénéfices des sociétés de l’indice S&P 500 devrait atteindre environ 9 % en 2025 et environ 14 % en 2026. Les rendements passés ne sont pas garants des rendements futurs. Un indice n’est pas géré et il est impossible d’y investir directement. Il ne vise pas à rendre compte du rendement d’un placement réel.
Les marchés ignorent-ils le catalyseur négatif potentiel que représentent les droits de douane? Peutêtre pas.
Les droits de douane et les échanges commerciaux demeurent une menace qui plane sur les investisseurs et les marchés. L’administration américaine a repoussé la date butoir pour l’entrée en vigueur des droits de douane au 1er août pour la plupart de ses partenaires commerciaux à l’échelle mondiale, ce qui constitue une nouvelle source d’incertitude pour les investisseurs. Les États-Unis ont également indiqué que le Canada serait assujetti à de nouveaux droits de douane, plus élevés, de 35 % à compter du 1er août, même si les marchandises conformes à l’ACEUM pourraient en être exemptées.
De plus, l’administration américaine a annoncé que quelques ententes avaient été conclues, notamment avec le Royaume-Uni et le Vietnam, qu’un cadre avait été établi pour le commerce avec la Chine et que des négociations étaient en cours avec des pays comme l’Indonésie, l’Inde et l’Union européenne.
Néanmoins, les taux moyens des droits de douane ont déjà considérablement augmenté sur les importations américaines, car l’administration a mis en œuvre des droits de douane généraux de 10 % et a imposé des taux plus élevés à la Chine et à certains secteurs comme l’acier, l’aluminium et l’automobile. Ainsi, le taux moyen des droits de douane aux États-Unis est passé d’environ 2,4 % à environ 20,6 %, son plus haut niveau depuis 1910, selon le Yale Budget Lab. Cette hausse a également entraîné une augmentation des recettes tirées des droits de douane perçues par le Trésor américain, qui se sont élevées à près de 27 milliards de dollars en juin.

Ce graphique montre que les recettes que le Trésor américain perçoit grâce aux droits de douane ont fortement augmenté au cours des derniers mois. Les rendements passés ne sont pas garants des rendements futurs.

Ce graphique montre que les recettes que le Trésor américain perçoit grâce aux droits de douane ont fortement augmenté au cours des derniers mois. Les rendements passés ne sont pas garants des rendements futurs.
Toutefois, malgré la hausse des taux tarifaires, nous n’avons pas encore observé d’incidence importante sur l’inflation ni d’incidence démesurée sur la consommation ou l’économie. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette situation, à savoir :
- La hausse des taux tarifaires a été absorbée par plusieurs parties prenantes, notamment les exportateurs dans l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement et les sociétés, certains coûts étant répercutés sur les consommateurs finaux;
- De nombreuses sociétés ont probablement accumulé des stocks avant l’entrée en vigueur des droits de douane, ou même à un taux tarifaire de 10 %, et peuvent donc continuer de vendre des produits aux consommateurs à des prix stables; et
- Troisièmement, les prix du pétrole et de l’énergie ont également diminué cette année, le prix du pétrole brut WTI se situant largement dans la fourchette de 60 $ à 70 $, par exemple, ce qui a également contribué à la baisse du prix à la pompe pour les consommateurs et à la baisse des coûts de l’énergie pour les sociétés.
Enfin, les investisseurs pourraient également profiter de certaines issues positives des négociations commerciales en cours. Par exemple, la semaine dernière, l’administration américaine a annoncé qu’elle pourrait assouplir les restrictions à l’exportation, ce qui permettrait à des sociétés comme NVIDIA de vendre de nouveau certaines puces pour l’IA à la Chine. Les ententes et les négociations en cours avec des pays comme le Vietnam et l’Indonésie devraient également contribuer à mettre en place d’autres options pour les chaînes d’approvisionnement en dehors de la Chine. Il est probable que l’administration américaine cherche à ce qu’au fil du temps, plus de sociétés contribuent à la diversification des chaînes d’approvisionnement et plus d’économies contribuent à réduire les barrières tarifaires et non tarifaires au commerce.
Les marchés peuvent continuer de progresser malgré l’incertitude au deuxième semestre de 2025
Dans l’ensemble, les marchés boursiers américains et canadiens semblent avoir surmonté le pic des craintes et incertitudes qui ont émergé au début d’avril en raison de la menace d’une forte hausse des droits de douane. Depuis, les hausses de droits de douane ont été repoussées, et l’inflation et les données économiques sont demeurées résilientes.
Nous ne nous attendons pas à ce que les marchés continuent de progresser en ligne droite, surtout à l’approche des mois de turbulences saisonnières d’août et de septembre. Les marchés devront également assimiler d’autres manchettes sur les droits de douane à mesure que la date butoir du 1er août approchera. À cette date, de nouveaux taux tarifaires, voire des taux plus élevés, pourraient être annoncés, et des sociétés et des exportateurs partenaires pourraient être moins disposés à absorber ces coûts plus élevés. Par conséquent, les prix pourraient augmenter et la consommation pourrait ralentir aux États-Unis et au Canada au cours du deuxième semestre de l’année. Tous ces facteurs pourraient provoquer des épisodes de volatilité au cours des prochaines semaines.
Toutefois, à notre avis, les investisseurs peuvent toujours estimer que le pire scénario (taux tarifaires élevés, aucune issue positive aux négociations commerciales et inflation galopante) ne devrait pas se concrétiser. De plus, à l’approche de la fin de l’année et de 2026, nous nous attendons à ce que les prix et l’inflation se stabilisent de nouveau et à ce que la Fed et la Banque du Canada abaissent les taux d’intérêt.
Nous sommes donc d’avis que les investisseurs peuvent profiter des replis et de la volatilité pour se positionner en vue d’un contexte plus stable et d’une réaccélération de la croissance au cours de la prochaine année. Nous privilégions les actions américaines à grande et à moyenne capitalisation, et nous recommandons certains secteurs de croissance et de valeur, notamment la consommation discrétionnaire, les services financiers et les soins de santé. Votre conseiller en investissement peut vous aider à vous assurer que vos placements correspondent à vos objectifs et à vos préférences en matière de risque, et à avancer dans le flot de manchettes et malgré l’inquiétude qui pourrait se profiler.
Mona Mahajan
Stratégie de placement
Source : 1. FactSet.
Chiffres de clôture ci-dessous
Indice | Clôture | Semaine | CUM |
---|---|---|---|
TSX | 27,314 | 1.1% | 10.5% |
S&P 500 | 6,297 | 0.6% | 7.1% |
MSCI EAEO | 2,629 | -0.7% | 16.3% |
Oblig. canadiennes de cat. investissement | -0.4% | -0.6% | |
Taux des oblig. du gouv. du Canada à 10 ans | 3.54% | 0.1% | 0.3% |
Pétrole ($/baril) | 66.06 $ | -3.5% | -7.9% |
Taux de change $ CA/$ US | 0.73 $ | -0.2% | 4.8% |
Source: Factset, au 18 juillet 2025. Les obligations sont représentées par l’indice Bloomberg Canada Aggregate Bond. Les rendements passés ne sont pas garants des rendements futurs. * Rendement sur quatre jours se terminant jeudi.
La semaine à venir
Les importantes données économiques publiées cette semaine comprennent les ventes au détail au Canada, des indicateurs économiques avancés et l’indice des directeurs d’achats (PMI) des États-Unis.
Mona Mahajan
Mona Mahajan est responsable de l’élaboration et de la communication des perspectives macroéconomiques et des marchés financiers de la société. Son expérience comprend l’analyse des actions et des titres à revenu fixe, la stratégie de placement mondiale et la gestion de portefeuille.
Elle écrit ou apparaît régulièrement à CNBC, Bloomberg TV, dans le Wall Street Journal et Barron’s.
Mona Mahajan détient une maîtrise en administration des affaires de la Harvard Business School, un baccalauréat en finance de la Wharton School de l’Université de Pennsylvanie ainsi qu’un baccalauréat en informatique de l’École d’ingénierie de la même université.
Renseignements importants
Sources: *FactSet et Edward Jones **Rapport national sur l’emploi d’ADP, en date du 30 août 2023