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Menaces tarifaires des États-Unis : Répercussions possibles sur le Canada

Publié le avril 7, 2025

Le 2 avril, le président américain Donald Trump a annoncé, par décret, un nouveau régime tarifaire pour ses partenaires commerciaux mondiaux. Pour le Canada, le régime tarifaire est demeuré essentiellement le même qu’en mars : un tarif général de 25 % sur toutes les exportations vers les États-Unis, à l’exception de celles qui sont conformes à l’ACEUM existant. L’énergie et la potasse seront tarifées à un taux inférieur de 10 %, tandis qu’un tarif de 25 % sur l’acier et l’aluminium canadiens demeure en vigueur.

De plus, les États-Unis ont imposé un droit de douane de 25 % sur les importations d’automobiles, même si, pour le Canada, ce tarif sera réduit de moitié pour les voitures fabriquées avec 50 % ou plus de composants fabriqués aux États-Unis. En réaction, les dirigeants canadiens ont imposé leurs propres droits de douane de 25 % sur les importations de voitures aux États-Unis qui ne sont pas conformes à l’ACEUM. Toutefois, le Canada n’imposera pas de droits de douane sur les pièces automobiles américaines, et ils n’auront aucune incidence sur le contenu des véhicules en provenance du Mexique.

Dans l’ensemble, le taux moyen des droits de douane pour les exportations canadiennes vers les États-Unis devrait augmenter, passant de 1 % à 2 %, pour atteindre environ 8 % à 10 % en raison des droits de douane supplémentaires. Toutefois, cette proportion pourrait diminuer si les États-Unis estiment que le Canada a fait suffisamment pour freiner le trafic de fentanyl à la frontière. Dans ce cas, des droits de douane plus larges pourraient tomber à 12 %, et les droits de douane sur l’énergie et la potasse seraient complètement supprimés.

Qu’est-ce qu’un droit de douane? Un droit de douane est une taxe sur les biens importés d’un autre pays et, toutes choses étant égales par ailleurs, qui augmente le coût des importations, ce qui rend les biens étrangers moins concurrentiels sur le marché.

L’incidence sur l’économie et le marché dépendra de la durée de l’imposition des droits de douane, qui demeure incertaine. La réponse budgétaire du gouvernement et la réponse monétaire de la Banque du Canada aux difficultés liées aux droits de douane seront également des facteurs importants. Puisque la situation évolue rapidement et compte tenu du nombre de variables, nous recommandons aux investisseurs de respecter leurs stratégies de placement à long terme et de résister à la tentation de réagir exagérément aux gros titres.

Le régime tarifaire actuel pourrait représenter le sommet des droits de douane entre les économies américaine et canadienne et diminuer au fil du temps. Néanmoins, nous présentons les perspectives suivantes sur l’incidence potentielle des droits de douane américains sur les biens canadiens.

Répercussions sur l’économie

Les droits de douane sur les biens importés du Canada pourraient freiner la croissance économique nationale, car les exportations canadiennes vers les États-Unis représentent environ 20 % du PIB national. Les droits de douane rendraient les exportations canadiennes moins concurrentielles et inciteraient probablement les entreprises américaines à se tourner vers des substituts.

À notre avis, le régime tarifaire actuel d’environ 10 % sur les importations canadiennes par les États-Unis pourrait considérablement ralentir la croissance économique canadienne, mais il est peu probable qu’il entraîne une récession profonde ou prolongée, surtout compte tenu des fluctuations des devises. Depuis la fin de septembre, le dollar canadien s’est déprécié de près de 6 % par rapport au dollar américain*. Une monnaie plus faible peut servir de facteur de compensation aux droits de douane, car les biens canadiens deviendraient moins chers en dollars américains.

La croissance économique devrait ralentir en raison de la baisse des exportations. De plus, il y aurait des effets indirects négatifs, car la baisse des exportations pourrait peser sur la rentabilité des entreprises canadiennes, ce qui pourrait entraîner une baisse de l’emploi, des investissements privés et de la consommation. Toutefois, dans ce scénario, le gouvernement fournirait probablement un soutien budgétaire à l’économie, ce qui contribuerait à la stabilisation de l’activité. Nous nous attendons également à ce que la Banque du Canada (BdC) poursuive l’assouplissement de sa politique monétaire pour soutenir l’activité économique.

 Ce graphique montre que les États-Unis étaient responsables de 77 % des exportations
Source: FactSet et Edward Jones.

Le Canada a plus à perdre dans une guerre commerciale, mais il y aura aussi des répercussions sur l’économie américaine. Selon la U.S. Energy Information Administration, 60 % des importations américaines de pétrole brut provenaient du Canada en 2023. De plus, le pétrole brut canadien représentait 24 % de la production des raffineries américaines en 2023, ce qui souligne l’importance des produits énergétiques canadiens pour les États-Unis. Dans l’ensemble, les droits de douane sur les biens canadiens entraîneraient une hausse des prix à la pompe pour les consommateurs américains et des coûts des intrants pour les sociétés. L’administration américaine est au courant de cette possibilité, ce qui explique probablement pourquoi elle a assujetti les importations d’énergie canadiennes à des droits de douane inférieurs, soit de 10 %.

Même si les taux tarifaires ont augmenté entre les deux économies, les États-Unis pourraient, au fil du temps, être prêts à abaisser les taux s’ils estiment que le Canada a déployé des efforts de bonne foi pour réduire les flux de fentanyl à la frontière américaine. Dans l’ensemble, le Canada affiche des taux de fentanyl beaucoup plus faibles aux États-Unis qu’au Mexique, et l’administration américaine pourrait le reconnaître.

Répercussions sur l’inflation et la politique des banques centrales

La hausse des droits de douane et la dépréciation potentielle du dollar canadien pourraient exercer des pressions à la hausse sur l’inflation au Canada, en particulier sur les prix des biens.

Toutefois, nous nous attendons à ce que ces pressions inflationnistes soient compensées par le ralentissement de la croissance économique. La Banque du Canada (BdC) considérerait probablement une hausse de l’inflation causée par les tarifs douaniers comme transitoire et continuerait à normaliser sa politique monétaire en réduisant les taux d’intérêt. Les marchés prévoient actuellement environ trois autres baisses de taux en 2025, ce qui ramènerait les taux directeurs de 2,75 % à environ 2,0 %***. Compte tenu du ralentissement potentiel de la croissance économique, nous croyons que deux ou trois autres réductions de taux par la BdC sont un scénario raisonnable.

Aux États-Unis, la combinaison de la hausse des prix et du ralentissement potentiel de la croissance risque de mettre en pause toute nouvelle réduction des taux de la Fed à court terme. Toutefois, au fil du temps, nous croyons que la Fed réagira si la croissance économique aux États-Unis ralentit, et en particulier si le marché de l’emploi s’affaiblit. À notre avis, la Fed devrait réduire les taux, mais probablement pas avant la seconde moitié de l’année, lorsque l’incidence sur les données tangibles s’accentuera.

Répercussions sur les marchés

Même si l’incidence des droits de douane sera négative pour les bénéfices des sociétés, il est probable que les sociétés américaines en subiront un coup plus important que celles du Canada. Environ le tiers des revenus générés par les sociétés de l’indice composé S&P/TSX proviennent des États-Unis, les secteurs de la technologie, des produits industriels et des services publics ayant la plus forte part des revenus provenant des États-Unis*.

Toutefois, certains des secteurs qui exportent de grandes quantités de biens aux États-Unis sont peu représentés sur le marché boursier canadien. Par exemple, les composants automobiles sont la deuxième catégorie d’exportations en importance, après le pétrole, le gaz et les minéraux, représentant 10 % des exportations canadiennes aux États-Unis**. Pourtant, le secteur ne représente que 0,5 % de la pondération totale de la Bourse de Toronto*. Les principales sociétés qui produisent et exportent ces biens aux États-Unis sont Ford, GM et Stellantis, toutes domiciliées aux États-Unis.

À l’inverse, bon nombre des plus grands secteurs de la Bourse de Toronto n’exportent pas de biens matériels aux États-Unis et ne seraient donc pas directement touchés par les tarifs douaniers. Par exemple, le secteur des services financiers, qui représente environ le tiers de la Bourse de Toronto, verrait peu d’incidence directe sur les marchandises exportées aux États-Unis. Toutefois, l’effet indirect d’un ralentissement de la croissance économique pourrait peser sur le rendement global au fil du temps.

Les secteurs les plus exposés aux droits de douane à court terme sont l’énergie et les matières. Pour ces secteurs, toutefois, les prix des produits de base – et non les droits de douane – devraient être le principal facteur de rendement.

 Ce graphique montre le pourcentage des revenus générés aux États-Unis
Source: FactSet et Edward Jones.

Pendant le premier mandat de Donald Trump, son administration a appliqué des droits de douane ciblés sur les importations d’acier et d’aluminium en 2018, avant d’exempter le Canada et le Mexique en 2019. Au cours de cette période, les marchés boursiers du Canada et des États-Unis n’ont pas été touchés par les droits de douane, le TSX ayant affiché une hausse d’environ 5 % et l’indice S&P 500, de près de 7 %. Bien qu’il y ait eu une flambée de la volatilité et un repli important du marché à la fin de 2018, ce repli était attribuable aux préoccupations à l’égard de la hausse des taux par la Fed plutôt qu’aux échanges commerciaux*.

À notre avis, les tarifs proposés actuellement pourraient avoir une plus grande incidence sur les marchés que les tarifs ciblés en 2018-2019. Toutefois, le contexte fondamental demeure favorable. Contrairement à 2018, les banques centrales réduisent les taux au lieu de les relever, et les économies canadienne et américaine prennent de l’expansion, tandis que les bénéfices des sociétés étaient en hausse à l’approche de 2025.

 Ce graphique illustre le rendement de l’indice composé S&P/TSX et
Source: FactSet et Edward Jones. Indice composé S&P/TSX et indice S&P 500.

En conclusion

L’évolution des échanges commerciaux sera une source d’incertitude au cours des semaines et des mois à venir. La faiblesse du dollar canadien et un soutien budgétaire potentiel compenseraient, tandis que le TSX, selon sa composition sectorielle, pourrait ne pas être aussi exposé aux droits de douane. Nous recommandons aux investisseurs d’éviter la tentation d’abandonner les stratégies à long terme dans l’espoir d’éviter les baisses à court terme. Dans le passé, la peur et la panique n’ont pas porté leurs fruits.

Les portefeuilles qui offrent une catégorie d’actif et une diversification géographique peuvent être moins sensibles au risque de placement qui pourrait découler d’une guerre commerciale. Nous croyons que nos prévisions opportunistes en matière de répartition de l’actif sont bien positionnées dans le contexte actuel. Nous continuons de recommander une légère sous-pondération des actions canadiennes à grande capitalisation et des actions des pays développés et étrangers à grande capitalisation que nous compensons par une surpondération des actions américaines à grande capitalisation et des actions américaines à petite et à moyenne capitalisation. Nous croyons également que le maintien de la répartition stratégique des obligations contribue à compenser la volatilité des marchés boursiers. Si vous avez des questions sur la façon dont votre portefeuille est positionné et sur la façon dont il vous aidera à atteindre vos objectifs financiers personnels, communiquez avec votre conseiller financier d’Edward Jones.

Angelo Kourkafas, CFA
Investment Strategist

Mona Mahajan
Stratège en placement

Brock Weimer, CFA
Associate Analyst

Source : *FactSet. **Observatoire de la complexité économique, Edward Jones. 

Renseignements importants :

Source : *FactSet. **Observatoire de la complexité économique, Edward Jones. *** Bloomberg

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